Nice-Matin (Cannes)

1967 : un fou sur la colline et dans les rues de Nice

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Lorsqu’il débarque à l’aéroport de Nice, le 29 octobre 1967, Mccartney est sur le toit du monde. Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band, le huitième album des Beatles sorti le 1er juin, a été plus qu’un triomphe : une révolution. Jamais les Fab Four n’avaient su aussi bien cristallis­er l’air du temps ! Un chef-d’oeuvre. Paul, aux manettes avec le producteur George Martin, en est le principal auteur.

Le projet suivant des scarabées, Magical Mystery Tour, s’annonce aussi ambitieux. Paul veut sortir un disque et tourner un film. En même temps. Il quitte Londres, avec son roadie Mal Evans et le cameraman Aubrey Dewar, une semaine après l’enregistre­ment de The Fool on the Hill .Pourillust­rer cette ballade, « Macca » veut s’éloigner du smog.

Des images inédites jusqu’en 2017

Une rumeur tenace prétend que les paroles auraient été couchées, à l’encre bleue, sur une feuille à en-tête du Negresco, lors de son séjour niçois en juin 1965. La vérité est plus prosaïque : Paul a composé cette mélodie deux ans plus tard, dans l’ouest de l’angleterre, en songeant au Maharishi Mahesh Yogi. Il l’a jouée pour la première fois à John Lennon pendant les sessions de With a Little Help from My Friends.

Dans la capitale azuréenne, Paul et ses deux acolytes font des repérages et prennent du bon temps. Le 31 octobre, ils appellent un taxi à 3 h 30 du matin. « Amenez-nous à un endroit où le lever du soleil sera bien visible », demandenti­ls au chauffeur. Ce dernier les conduit sur les hauteurs de la ville. En deux heures, les scènes qui figurent dans Magical Mystery Tour sont mises en boîte.

Les trois hommes continuent de tourner jusqu’à la tombée du jour. Des images sont saisies sur la colline du Château, puis sur le cours Saleya. Paul déambule entre les étals du marché. Quasiment anonyme, au milieu des Niçois et des touristes chargés de fruits ou de fleurs, il croque paisibleme­nt une pomme.

L’objectif d’aubrey Dewar l’immortalis­e encore sur la promenade des Anglais, où il esquisse quelques pas de danse face à la Grande Bleue. Ces séquences tombent sur le plancher de la salle de montage. Elles sont retrouvées un demisiècle plus tard par un Niçois qui les partage sur les réseaux sociaux.

Pas pour longtemps : Apple Corps Ltd, la société détenue par les Quatre de Liverpool, les fait retirer. Exit Paul à Nice. Ces instants suspendus disparaiss­ent des écrans. Hélas, les fous ne sont pas exclusivem­ent sur la colline…

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