Nice-Matin (Cannes)

Un chef de service de la Ville de Nice condamné pour agression sexuelle

- M. T.

« J’avais un management tactile. Pour motiver mes équipes, il arrive que j’appose mes poings sur les épaules ou le haut de la poitrine, comme pour dire :

“Allez, on va y arriver, on relève le défi” », se défend le sexagénair­e, chef de service à la mairie de Nice, poursuivi pour agression sexuelle.

Dès son arrivée dans le service en septembre 2021, l’homme est très apprécié par ses subalterne­s, mais dès le début, il se comporte étrangemen­t avec l’une des jeunes femmes.

Des attoucheme­nts devant des tiers

« Il m’appelait sans cesse à venir dans son bureau, parfois pour discuter de choses qui n’avaient rien à voir avec le travail. Il m’appelait parfois le soir. Il m’a proposé de me payer une robe, un spa, un

dîner », se souvient la jeune femme, qui décrit ensuite des mains baladeuses puis des attoucheme­nts, y compris sous les yeux de tierces personnes.

Jusqu’à ce jour de janvier où, accroupie près de l’ordinateur d’une collègue, la fonctionna­ire aide cette dernière à générer une signature électroniq­ue. Le chef de service arrive dans la pièce, et, s’approchant de ce même ordinateur et faisant mine de pianoter sur le clavier, frotte son bas-ventre sur l’arrière de la tête de la victime, figée, la scène se déroulant sous les yeux de la collègue médusée. La jeune femme dépose plainte. Le chef de service est suspendu.

« Le silence l’a mis en confiance »

« Je voulais régler le problème informatiq­ue. Je n’étais pas du tout dans cet esprit-là, proteste le prévenu à la barre. Je n’ai jamais eu la volonté de manquer de respect. On avait une relation cordiale, je n’ai jamais perçu de gêne. »

« Ce côté paternel du début m’a induit en erreur. J’aurais dû dire stop très vite. J’ai laissé les choses aller trop loin », se flagelle la victime à la barre.

« Si vous lui aviez dit, il aurait compris que ça vous dérangeait », l’accable l’avocat de la partie civile, Me Patrick Bérard.

« Il y a bien eu agression sexuelle par surprise et contrainte. Le silence de la victime l’a mis en confiance et il est allé plus loin », estime la procureure de la République qui demande 8 mois de prison avec sursis. Le tribunal, présidé par Patrick Legay, le déclare coupable et le condamne à 6 mois de prison avec sursis.

Newspapers in French

Newspapers from France