Deux jeunes femmes ivres agressent une passante
Pour avoir giflé et tiré par les cheveux la victime sur la voie publique, les prévenues ont été condamnées chacune à une peine de quatre mois avec sursis.
Dans cette affaire de violences, évoquée devant le tribunal correctionnel, on est subitement ballotté entre des sentiments contradictoires. D’un côté, le plaisir d’une balade matinale avec son chien, dès 4 heures, ressenti par la victime. De l’autre, la réplique désagréable d’une agression gratuite engendrée par deux jeunes femmes ivres au sortir d’une rencontre entre copines. Le simple croisement de ces personnes sur la voirie a éveillé l’extravagance, la démence de leur conduite absurde le 9 janvier dernier. Jusqu’à subir pour la plaignante, les méchancetés insensées des deux rivales. Dans ce contexte, où dominent des termes injurieux affirmés, mais jamais déclinés à l’audience, les furies, une intérimaire de Beausoleil et une secrétaire médicale de Monaco, ont libéré leur animosité envenimée. Un pugilat en règle où l’évanescente passante va se retrouver au sol après avoir été giflée et tirée par les cheveux. Un homme, témoin de la scène est venu lui porter secours et la Sûreté Publique a été alertée.
« Avec la boisson nous nous sommes emportées »
Cette interprétation des faits est confirmée par les deux prévenues à la barre. La présidente Françoise Barbier-chassaing s’est étonnée d’une telle réaction dans le cadre d’une solitude urbaine à une heure matinale. « Ces violences font apparaître la dangerosité de l’alcool avec des circonstances aggravantes. D’autant que cette situation risque de compliquer vos emplois en Principauté. Pourquoi pareil comportement ? » Acariâtres au moment de l’infraction, ce ne sont plus les mêmes pies-grièches qui ont répondu en regrettant sincèrement leur conduite. «Onaurait entendu des parjures de la part de cette dame. Alors, avec la boisson nous nous sommes emportées. Nous avions beaucoup bu… Habituellement, nous ne sommes pas impétueuses. Pardon… » Quand la plaignante fait part de sa version, cette affaire lui fait de la peine. « C’était l’hiver. Si je n’étais pas excessivement couverte, les blessures auraient été gravissimes. Ce n’est pas agréable de se faire tirer et traîner par les cheveux J’étais choquée. Certes, l’alcool n’aide pas. Mais après quatre jours D’ITT, j’ai toujours des douleurs depuis cette agression. » Son conseil, Me Stephan Pastor, a décrit « des plaies partout sur le corps. Ma cliente n’est pas dans l’exagération, la sidération. J’espère une prise de conscience des parties adverses et le renvoi du dossier sur intérêt civil pour quantifier le préjudice. »
Sur fond d’ivresse sur la voie publique, le premier substitut Valérie Sagné a étayé plus spécifiquement la gravité du délit, pour laisser place peu à peu aux impressions de sentiments plus humains. « C’est rassurant ! Les prévenus ont voulu, à l’époque, minimiser les faits. Et aujourd’hui elles montrent une prise de conscience et de maturité. Devant nous, elles ne sont plus dans le déni. J’envisage des peines de quatre mois avec sursis sans faire de différence sur les auteures des tourments infligés. » Le tribunal a suivi les réquisitions du ministère public et indiqué la venue prochaine du temps où ces personnes devront réparer financièrement les dégâts provoqués.