Jonathan Fournel aux Heures Musicales de Biot
Lauréat du prestigieux concours Reine-elisabeth de Belgique, le pianiste interprétera ce jeudi à 21 heures en l’église Sainte-marie-madeleine un programme consacré à Chopin et Brahms.
Il n’a pas trente ans et figure désormais parmi les pianistes français les plus en vue dans le domaine de la musique classique. Couronné l’an dernier par le premier prix du concours Reine Elisabeth de Belgique, Jonathan Fournel sera ce jeudi à 21 heures l’invité des Heures Musicales de Biot. « Lorsque j’étais petit j’aurais voulu jouer du trombone ou de la batterie ! », sourit-il.
Conseillé par son père organiste et professeur d’analyse et de formation musicale, qu’il aimait à écouter le dimanche à l’église, il commença par le piano, un instrument qui ne l’a plus jamais quitté.
« Les choses ont été assez vite et c’est après mon adolescence que je me suis rendu compte que je ne pourrais pas vivre sans la musique et le piano », indique le jeune concertiste qui entré à sept ans au conservatoire de Sarreguemines, intègre quelques mois plus tard celui de Strasbourg avant de poursuivre ses études en Allemagne puis au CNSM de Paris. Ce furent ensuite les premiers succès lors de concours internationaux jusqu’à la consécration, le prix du concours Reine Elisabeth.
Avec une entrée définitive dans la carrière par la grande porte, même si Jonathan a commencé à donner des concerts dès l’âge de 10 ans.
« Rien de plus intense que le pouvoir d’émouvoir »
« Au début j’avais énormément le trac, raconte-t-il. Et en fait c’est toujours le cas ! Plus sérieusement, le fait de jouer en public m’a toujours intéressé. Le concert est le moment privilégié où l’on peut se lâcher complètement et la relation avec le public est un partage inspirant. J’ai besoin de ressentir ce qu’éprouve ce public à qui j’ai envie de raconter une histoire pour qu’il comprenne ce que j’ai envie d’exprimer, de le prendre par la main pour l’entraîner jusqu’au bout de mon inspiration. Il n’est rien de plus intense que le pouvoir d’émouvoir. »
Jeudi soir, on l’entendra dans un programme consacré à Chopin et à Brahms. Deux de ses compositeurs de prédilection avec Prokofiev, Mahler, Dvorak, Mozart,
Beethoven, Bach ou Stravinsky. Il mettra en miroir la sonate n°3 en si mineur opus 58 de Chopin et la sonate n°3 en fa mineur opus 5 de Brahms. « Un Chopin au sommet de son art et quasiment au bout de sa vie et un Brahms de 19 ans qui nous livre une oeuvre magistrale dans laquelle il exprime l’indicible. »
Deux chefs-d’oeuvre qu’il a disséqués comme à son habitude, nourri par l’expérience reçue de la part de ses enseignants «quiontsu m’expliquer le fond des choses » autant que par sa capacité personnelle à fouiller dans ce qui a pu influencer ces compositeurs afin de rechercher des idées nouvelles et son immense curiosité.
« J’ai tout pour être heureux ! » conclut ce jeune et grand artiste désormais sur une trajectoire qui l’amènera à vivre à fond ses rêves et ses passions.