Tourisme : est-ce faisable de gérer la masse ?
Consommer le territoire. Façon fast-food. Le modèle du tourisme à l’ancienne a clairement du plomb dans l’aile. Dévorer la Côte d’azur à toute vitesse, se coller aux autres dans des files et sur la plage, suivre des visites troupeaux : ça fait rêver moins de monde. Pourquoi ? Parce qu’ailleurs, certains ont déjà compris que c’était has been. Moins fun, et surtout pas très sympa avec l’écologie. Du coup : on fait quoi maintenant qu’on a atteint une limite ? Pour Eric Mèle, l’expression n’est plus : « Le tourisme de masse, c’est celui des années quatre-vingt. Depuis on a changé de paradigme. » Pour Éric Pauget, la question se pose : « Est-ce qu’on veut devenir Venise ou Barcelone ? » Laissons les gondoles et Piqué et revenons à nos moutons. « Aujourd’hui on parle d’un tourisme changé et vert. L’hôtel ou le camping à côté des plages, ne sont plus autant demandés », assure le candidat Ensemble qui précise : « Les familles veulent plus de verdure. » Sauf qu’en montant là-haut, la donne change : « On n’est pas structurés pour ça dans le moyen et haut pays. » Le président du Parc naturel régional des Préalpes d’azur le reconnaît : « Notre formule d’accueil reste aléatoire et disparate, on le voit rien que pour le canyoning du Loup avec un stationnement anarchique. La biodiversité en souffre. Pour le moment on a du mal à juguler cet impact. »
Sortir de la logique juillet-août
Pour le candidat Les Républicains, il faut aussi se tourner vers la mer : « Je m’étais beaucoup occupé des croisières il y a quelque temps. Parce qu’un gros bateau, c’est quinze à trente bus qui attendent à quai pour partir. Bien souvent, ils ne restent pas dans la ville. » L’expérience antiboise parle [N.D.L.R. au Port Vauban, ce sont des navires de 500 à 1 000 personnes qui débarquent] : « Il faut développer l’écotourisme, oui. Mais pour aider le territoire il faut permettre à la couverture numérique d’être meilleure. C’est-à-dire avoir la fibre làhaut. Les entreprises de tourisme ont besoin de cet accès Internet important pour se faire connaître. »
Venez, oui. Mais pas tout en même temps non plus. « Le CRT Côte d’azur travaille sur le sujet du lissage des congrès et manifestations sur l’année », indique le député sortant rejoint par son adversaire, opinant du chef. Créer de l’attractivité les dix autres mois de l’année : l’enjeu est de taille.