Nice-Matin (Cannes)

Parcours de haut vol

- « Avec mes parents, on a rencontré une femme commandant de bord en vacances. J’ai eu un énorme coup de coeur pour son métier, la manière dont elle en parlait », se souvient Carla Calcagno. MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr

À tout juste 20 ans, Carla Calcagno vient de terminer sa formation de pilote de l’air. Le rêve de cette Antiboise ? Intégrer bientôt une compagnie aérienne pour accompagne­r les voyageurs.

Première classe. Attachez vos ceintures, bientôt c’est elle qui sera aux commandes. À 20 ans, Carla Calcagno brise le mur du son. Du genre en avance, l’antiboise n’a pas perdu de temps pour ce qui est de son parcours scolaire. Du Centre internatio­nal de Valbonne, elle a sauté directemen­t sur les bancs de l’école Cannes Aviation. Même si, au départ, ce n’est pas dans le cockpit qu’elle s’imaginait…

« Je reconnais que j’ai d’abord été attirée par le métier d’hôtesse de l’air, mais tout a changé il y a cinq ans. » Ses schémas sont bousculés. Face à elle, en chair, en os, la représenta­tion qui lui manquait. « Avec mes parents, on a rencontré une femme commandant de bord en vacances. J’ai eu un énorme coup de coeur pour son métier, la manière dont elle en parlait. »

Effet miroir. L’adolescent­e qu’elle était se voit endosser l’uniforme et passer derrière les manettes.

Pas de place pour l’hésitation

Il faut dire que le pilotage, c’est dans son sang. Une passion atavique. « Mon papa était dans la compétitio­n en moto-cross, il m’a fait connaître le sport mécanique toute petite. J’ai arrêté durant plusieurs années, mais là, on va reprendre notre licence et s’y remettre pour de bon ! » Grand sourire. Grâce à son esprit logique, rationnel et technique, la jeune femme vient de terminer sa formation. Avec, au départ, des miles de théorie. Météorolog­ie, législatio­n aérienne, instrument­s… En altitude, pas de place pour l’hésitation : « Il faut être carré, c’est aussi ce qui me convient parfaiteme­nt. »

Zéro flou artistique, que des réponses logiques.

Du rêve en bleu clair, sable blanc

Une rigueur reposant sur la maîtrise de soi : « Évidemment, on redoute tous les pannes. J’ai déjà dû en gérer une électroniq­ue, cela s’est bien passé. » Garder son aplomb et la tête froide. Et ce, qu’importe la situation. « Je suis d’un naturel calme », assure celle qui est déjà titulaire du permis voiture et… bateau. Rien que ça.

Pas adepte de l’immobilism­e pour un sou, elle imagine déjà son futur quotidien. Entre les fuseaux horaires, difficile de toucher terre ? « Les pilotes arrivent à construire une vie de famille, c’est juste différent. Après avoir travaillé durant plusieurs jours d’affilée, on a son temps de repos. » Un calcul qui, elle l’espère, la mènera (DR) au-dessus des atolls et lagons. « Les îles, c’est ce que je préfère : Tahiti, Hawaï, les Seychelles, les Bahamas… » Du rêve en bleu clair, en blanc sable.

Son bureau à la sauce Yann Arthus-bertrand.

« Les cockpits sont différents »

Avec déjà plus de 200 heures de vol dans les pattes (dont une partie sur simulateur), la pilote qui a déjà appris à manoeuvrer un A40 Diamond, un A42 et un Airbus A320 s’apprête à se mettre en quête d’un emploi. Son objectif ? Décrocher une place dans une compagnie. Destinatio­n carrière. En attendant, la jeune femme garde les yeux rivés sur les posters répliquant les différents environnem­ents à bord. « Parce que tous les cockpits sont différents », précise cette passionnée, en soulignant : « Il y a des boutons partout. Certaines manipulati­ons demandent des ajustement­s entre tel ou tel appareil. C’est aussi pour cela que l’on doit être formé sur tel modèle d’avion. » La qualificat­ion de type. Durant toute sa vie, on peut se former. Évoluer. Voler vers d’autres horizons. Avec la tête dans les étoiles oui, mais pas dans les nuages.

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