Nice-Matin (Cannes)

Bac : « Je pense qu’on a tous cité les mêmes choses »

Près de 12 000 élèves de l’académie de Nice ont planché sur le bac de philosophi­e, hier matin. Certains ont choisi un thème qui leur convenait, d’autres fondent peu d’espoir sur cette épreuve.

- VIVIEN SEILLER vseiller@nicematin.fr

C’est toujours la grande interrogat­ion : sur quels sujets de philosophi­e les élèves vont-ils devoir plancher ? Hier matin, ils ont eu la réponse pour le cru 2022. Trois formules au choix : « Les pratiques artistique­s transforme­nt-elles le monde ? », « Revient-il à l’état de décider de ce qui est juste ? » et un commentair­e de texte d’antoine-augustin Cournot.

« La philo c’est une galère pour moi, ce n’est pas du tout ma matière préférée », sourit Rostam, 17 ans, quelques minutes après sa sortie du lycée Massena à Nice. « J’ai pris le sujet sur l’état par défaut. C’était au pif, j’avais des notions mais pas le nom des auteurs. »

Maillot de foot, espadrille­s et ventilateu­r

Une bonne partie des lycéens de l’établissem­ent a quitté la salle au comptegout­tes entre 11 h et 11 h 30. Ils discutent. Échangent. Reparlent des sujets, brouillons et prises de notes en main. La justice et l’état semblent plébiscité­s. « C’est tombé sur ce que je voulais, se réjouit Eliza, 18 ans. Je pense qu’on a tous cité les mêmes choses. L’état, le bien commun, la justice… » Les tenues sont souvent décontract­ées. Shorts ou robes de rigueur à l’approche de l’été. Un jeune a tenté l’option maillot de foot. Un autre les espadrille­s. Pas de stress dans l’air. L’un d’eux dégaine même un petit ventilateu­r qu’il tient dans sa main, précieux allié pour lutter contre le chaud. « Les fenêtres et la porte étaient ouvertes, ça allait », admet Thomas, 17 ans.

« Ça s’est mal passé, je ne suis pas tombé sur des thèmes que j’appréciais, regrette de son côté Robinson, pourtant l’un des rares à apprécier la matière. J’ai choisi l’art mais je n’avais pas d’exemple. J’ai fait quatre pages, c’est assez léger. C’est ma matière préférée, mais je ne sais pas si j’aurai la moyenne. »

« Je ne m’attends pas à des merveilles »

Pour beaucoup d’entre eux, la philo ressemble à une sorte d’épreuve bonus. Révisions aléatoires pour résultats incertains. « Je sais que j’ai plus de difficulté­s, donc je ne m’attends pas à des merveilles », confie Thomas, lucide sur ses capacités. La quarantain­e de candidats se rassemble en petits groupes pour débriefer, à l’ombre du vieil olivier trônant devant le lycée. La plupart des jeunes ont le sourire, pensent déjà au repas qui arrive. Ce sera tacos pour combler la faim. L’étude de l’art et l’analyse de l’état sont déjà bien loin. Maintenant, les dés sont jetés : place à l’attente. Au stress d’une note qui ne les comblera pas tous. En espérant ne pas devoir revenir plancher sur d’autres sujets du genre en juin 2023…

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(Photo Swann Den Auwer) Les élèves n’ont plus que des épreuves orales à passer.

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