Ivre, le militant antivax avait mis le feu au barnum d’une pharmacie
« Plein centre d’antibes, premier centre de vaccination brûlé. Pour les gosses. »
Voici un extrait des messages Whatsapp envoyés par Sébastien M. à sa compagne, dans la nuit du 3 au 4 février, à Antibes. Il venait de mettre le feu au barnum devant la pharmacie de l’ilette. Voilà ce qui l’amène devant le tribunal correctionnel de Grasse hier.
Cette nuit-là, cet Antibois de 41 ans met le feu à la tente installée au 14, avenue du Maréchal-leclerc. Les sapeurs-pompiers interviennent. Après leur départ, l’incendiaire revient finir le travail en enflammant un buisson voisin. Il est interpellé à proximité, ivre. Il a une bouteille de vodka, un briquet et les mains noires. Difficile de nier. Les policiers découvrent sur son téléphone des photos de l’incendie, mais aussi de dégradations sur la devanture d’une autre officine : la Grande Pharmacie d’antibes, place Guynemer. Les messages de Sébastien M. à sa compagne, qui suscitent sa réprobation, sont en outre explicites : « C’est pour sauver des vies par rapport à la tyrannie que l’on vit en ce moment. » Face au psy, il dira : « J’ai voulu faire un symbole. J’en ai marre de toute cette mascarade. »
« Geste stupide »
Face au tribunal, Sébastien M. fait profil bas. « C’était une période assez délicate dans ma vie. Je venais de divorcer. On venait de sortir du confinement... » Il qualifie son geste de « déplacé », « malvenu », « stupide ». Il le reconnaît : « J’aurais pu mettre en danger des gens. Je tiens vraiment à m’excuser. » « Quand on lit vos messages sur Whatsapp, vous apparaissez comme un militant antivax. C’est votre droit... tant que cela ne vous amène pas à commettre un délit », insiste la présidente Laurie Duca. Cet incendie a freiné la campagne de tests antigéniques de l’officine. « Quand on met le feu à une pharmacie, on atteint les droits des autres, de ceux qui veulent se faire vacciner », rappelle le procureur Thierry Bonifay.
« Un incendie de barnum, pas de pharmacie », nuance Me Robin Evrard. L’avocat de la défense attribue cet acte à « une accumulation de problèmes », « l’alcool aidant ». Sébastien M. semble bien mieux disposé aujourd’hui. Le tribunal suit les réquisitions du parquet : il lui inflige un an de prison avec sursis mise à l’épreuve, obligation de se soigner et de travailler.