La campagne entre dans le dur
L’opposition a pilonné hier les déclarations du chef de l’état et son déplacement en Roumanie et en Moldavie, un « mépris » des Français selon Mélenchon.
Àquatre jours du second tour des législatives, la campagne entre dans le dur après l’appel d’emmanuel Macron aux électeurs à lui donner une majorité «solide» à l’assemblée pour éviter le « désordre », qui suscite des critiques outrées ou moqueuses de ses opposants. Tout comme son déplacement à l’étranger.
« Il faudra m’expliquer en quoi venir auprès de nos soldats est une forme de mépris. C’est un respect affiché », a rétorqué le chef de l’état sur le tarmac de la base militaire de Mihail Kogalniceanu, aux côtés du président roumain Klaus Iohannis.
Il a assuré jouer « pleinement son rôle » de chef des armées avec ce déplacement en Roumanie puis en Moldavie, entièrement consacré à la guerre en Ukraine, où il pourrait se rendre dans la foulée. « Oui c’est du mépris d’avoir prévu d’être trois jours hors de France entre les deux tours de l’élection qui va fixer la politique de notre pays », a aussitôt réitéré Jean-luc Mélenchon. Ce dernier a par ailleurs invité la macronie « à baisser d’un ton » et «à accepter d’être interpellée », se disant inquiet des « glissements de vocabulaire » de ses opposants qui, selon lui, sous-entendent que la Nupes serait « l’ennemie de la République ».
« Désormais, on est macroniste ou on est antirépublicain »
Car juste avant de décoller, Emmanuel Macron avait réclamé mardi, depuis le tarmac d’orly, un « sursaut républicain » au second tour afin d’éviter « d’ajouter un désordre français au désordre mondial ».
« Quelle outrance, quelle outrance ! Désormais on est macroniste ou on est antirépublicain », a fustigé hier le premier secrétaire du PS Olivier Faure.
« Une preuve de fébrilité »
Marine Le Pen s’est dite choquée par l’intervention de Macron, «une preuve de fébrilité » d’un chef de l’état « demandant aux Français de lui donner les pleins pouvoirs », a-t-elle dénoncé hier sur le marché de Courrières, dans sa circonscription du Pas-de-calais.
En campagne dans le Calvados, la Première ministre Élisabeth Borne a au contraire soutenu un président de la République « dans son rôle d’appeler (...) à donner les moyens d’agir dans un moment où il y a beaucoup d’instabilité dans le monde ». À droite, alors que Les Républicains espèrent regagner un rôle central avec l’objectif de faire élire une soixantaine de députés, Xavier Bertrand insiste : « On va l’obliger à écouter. On est beaucoup plus qu’une force d’appoint. » Car le président n’est clairement pas assuré d’avoir une majorité absolue de 289 sièges...