Le mystère du chemin des Fourches
Nombre de villages comptent dans leur terroir des quartiers ou des chemins appelés « les Fourches ». D’aucuns pensent que ces voies se nomment ainsi parce qu’elles se divisent en plusieurs directions.
Or, cette toponymie fait la plupart du temps référence aux fourches patibulaires.
La définition de Viollet-le-duc
Le célèbre architecte Viollet-le-duc en précisait la définition : « on y trouvait autrefois, des piliers de pierre, réunis au sommet par des traverses en bois, auxquelles on attachait les criminels, soit qu’on les pendît aux fourches même, soit que l’exécution ayant été faite ailleurs, on les y exposât ensuite à la vue des passants. »
Pour qu’elles soient bien à la vue de tous, on les plaçait à un col ou à un carrefour important.
À l’écart des villes et des villages
Au Moyen-âge, trois niveaux de justice existaient : basse, moyenne et haute, suivant les peines encourues et les condamnés.
Seuls les seigneurs avaient le droit de « glaive ». Les fourches étaient souvent décorées des armes du seigneur justicier.
Pour des raisons d’hygiène, elles étaient élevées à l’écart des bourgades.
La peine de mort punissait les meurtres comme l’adultère et la sorcellerie. Seuls, les hommes pouvaient être pendus, pas les femmes. Des mannequins pouvaient être pendus pour représenter les condamnés par contumace. Il arriva même que l’on pende les animaux accusés d’avoir dévoré des enfants.
Et puisque les condamnés étaient exécutés habillés, les animaux étaient pendus de même, c’est-à-dire parés de vêtements.
Des condamnés à des peines mineures étaient parfois pendus pendant un temps variable, sous les aisselles. En 1790, le député Guillotin fit supprimer les fourches patibulaires.