Un nouveau dispositif EN FAVEUR DE LA SANTÉ DES PRÉCAIRES
À Hyères, seize lits d’accueil médicalisés permettent à l’association Promo Soins-udv d’accueillir des personnes en grande précarité et atteintes de pathologies lourdes.
Soigner et favoriser l’insertion des personnes en grande précarité – le plus souvent à la rue –, c’est le défi relevé depuis 1992 par Promo Soins à Toulon. L’association vient de franchir un nouveau pas avec l’ouverture récente – après trois années d’expérimentation – d’un nouveau dispositif : seize lits d’accueil médicalisés (LAM) installés au sein de l’hôpital Léon-bérard à Hyères, qui renoue ainsi avec son histoire d’hôpital ouvert au plus démunis. Ces lits permettent d’accueillir des patients nécessitant une prise en charge globale, dans le cas de pathologies lourdes. «À
l’origine, explique le directeur de l’association, José Garcia, les soignants et les travailleurs sociaux et éducatifs du centre de soins installé en centre-ville à Toulon avaient repéré lors des consultations les besoins spécifiques d’un public en grande précarité, nécessitant des soins après une hospitalisation. Quand il n’y a pas de domicile au moment de la sortie, il peut être difficile d’assurer le suivi médical. Nous avions alors ouvert quatre, six, puis dix lits “Halte soins santé” à la Maison Saint-louis. Ils permettent d’accueillir des personnes pour des périodes de convalescence de deux à trois mois, renouvelables si besoin. »
Pathologies lourdes en fin de vie
Seulement voilà : les soignants ont rapidement identifié un autre besoin, plus criant
encore. « Ces personnes à la rue rentrent, par exemple, dans le dispositif après une opération de la hanche. Et on découvre, lors de leur prise en charge, qu’ils sont atteints de pathologies beaucoup plus graves, des cancers non diagnostiqués par exemple. Ces pathologies nécessitent des examens et des soins complémentaires et allongent donc le temps de prise en charge, y compris parfois dans le cadre d’un accompagnement à la fin de vie. Le dispositif des lits “Halte soins santé” n’était pas adapté, poursuit José
Garcia. On n’avait pas de prise en charge possible 24 heures sur 24, ça devenait problématique. »
Après Marseille et Nice, l’association a pu répondre à un appel à projets en 2019 pour bénéficier du dispositif LAM, qui vient répondre à ce besoin. L’équipe compte 6 infirmières 24 h/24, six aides-soignants, une infirmière coordinatrice, Christelle Le Guen, un médecin, un psychologue et un agent technique (1) et elle prend en charge des patients avec des maladies chroniques, handicapantes ou irréversibles. « Nous sommes accueillis par l’hôpital Léonbérard, dans des locaux du bâtiment Félixbérard récemment libérés par la construction
d’un nouveau bâtiment », précise le directeur de Promo Soins, qui salue le soutien de l’établissement. Les seize lits LAM sont provisoirement installés au premier étage en attendant des travaux dans les étages supérieurs (financés par L’ARS et par l’hôpital Léon-bérard) qui permettront à la fois de passer d’une configuration hospitalière à un lieu de vie médicalisé, avec espaces de vie communs et de restauration, et de regrouper sur le site les dispositifs LAM et « Halte soins santé ».
1. Restent à recruter un moniteur éducateur et une assistante sociale.
« On découvre qu’ils sont atteints de pathologies très graves non diagnostiquées, comme un cancer »