Avec force et honneur
Au terme d’un match maîtrisé, Montpellier a battu Bordeaux-bègles (19-10), hier à l’allianz Riviera de Nice. Les Héraultais rejoignent Castres en finale. LA COURSE AU BRENNUS
Un ballon contré en touche à cinq minutes du terme, une défense de fer qui offre des pénalités dans les ultimes secondes. Avant de rejoindre Castres en finale la semaine prochaine au Stade de France, Montpellier a écoeuré l’union Bordeaux-bègles, hier à Nice.
Efficace et pragmatique, l’équipe de Philippe Saintandré a étouffé les Girondins. Le tout, dans une atmosphère déjà suffocante dès le coup d’envoi. Dans la fournaise de l’allianz Riviera, chauffée à blanc durant toute la journée, les visages étaient marqués, les corps meurtris. Si la première demi-finale, vendredi entre Castres et Toulouse, était partie sur un rythme effréné, hier, les trente acteurs ont clairement peiné.
Drops salvateurs
Le MHR semblait cependant plus en place, tant sur la stratégie que dans l’efficacité. Après une première pénalité de Lucu pour L’UBB (5e), Serfontein se mettait en mode sécateur à la retombée du renvoi. Le centre découpait Buros et permettait aux Cistes de récupérer le ballon. Le jeu pouvait se dérouler jusqu’à l’aile de Rattez, pour le premier essai de la rencontre (7-3, 6e).
Le futur Toulonnais Paillaugue se montrait précis et précieux pour le MHR avec un magnifique 50-22 trouvé (12e). Sur le ballon porté suivant, Garbisi se retrouvait dans un fauteuil pour passer un drop sous les poteaux (103, 13e). Avant l’action folle de ce premier acte. Sur un ballon récupéré dans ses 30 mètres, Guirado déchirait le rideau bordelais sur vingt mètres. L’ancien capitaine du
XV de France et du RCT osait une passe après contact sur ses 40 mètres. Le geste de trop. Jalibert tapait le ballon au pied et à la course grillait la politesse à une défense héraultaise mal placée, la faute notamment à Garbisi qui s’arrêtait de jouer. Le demi d’ouverture de L’UBB aplatissait et remettait ainsi les siens dans le match (10-10, 16e).
Après la pause fraîcheur, les deux équipes peinaient à remettre du rythme, multipliant les imprécisions. Bordeaux avait la possession et l’occupation mais se montrait en difficulté en défense avec seulement 75 % de plaquages réussis. Le jeu se cantonnait au coeur du terrain. Et dans ces cas-là, il faut savoir se montrer efficace. Bouthier se retrouvait en position de drop après la sirène. L’arme fatale, si peu utilisée dans le rugby moderne, mais si précieuse. Grâce à son arrière, Montpellier virait ainsi en tête à la pause (13-10).
Pragmatisme héraultais
Au retour des vestiaires, toujours pas de grandes envolées, mais une équipe de Montpellier toujours en place et efficace dans le sillage d’un Paillaugue toujours aussi juste. À l’inverse de L’UBB. Christophe Urios tentait alors un coup de poker. Pas dans le coup, Jalibert laissait sa place à Trinh-duc juste avant l’heure de jeu. Face à son club formateur, l’ouvreur passé par le RCT essayait de dynamiser le jeu des siens. Mais alors que son équipe semblait dans l’avancée l’exinternational gâchait une munition avec un drop complètement manqué (59e). La suite se résumait à cette domination territoriale stérile de L’UBB, qui n’a cessé de se heurter à la muraille montpelliéraine. Comme à la 69e minute et cette pénalité obtenue par les Cistes dans leur camp. À 60 mètres des perches, Aprasidze, à peine entré en jeu, envoyait un coup de canon en direction des perches (16-10, 60e.) Le demi de mêlée géorgien au coup de pied de plomb récidivait à la 79e avec une nouvelle pénalité de 50 mètres (19-10). La formule magique pour envoyer le MHR en finale la semaine prochaine face à Castres.
MONTPELLIER BORDEAUX-B. : 19-10 À Nice, stade Allianz Riviera Montpellier bat Bordeauxbègles 19 à 10 (13-10). Arbitre : Pierre Brousset. Spectateurs : 35 000.
Les points
Montpellier : 1 essai Rattez (6), 1 transformation Paillaugue (7), 2 drops Garbisi (13), Bouthier (40+1), 2 pénalités Aprasidze (70, 79)
Bordeaux-bègles : 1 essai Jalibert (16), 1 transformation Lucu (17) ; 1 pénalité Lucu (5) MONTPELLIER : Bouthier - Vincent, Doumayrou, Serfontein (Ngandebe, 71), Rattez - (o) Garbisi (Pollard, 78), (m) Paillaugue (Aprasidze, 67) - Camara (cap.) (Verhaeghe, 68), Mercer (Verhaeghe, 60), Bécognée – Chalureau (Capelli, 69), Verhaeghe (Van Rensburg, 49) - Haouas (Thomas, 70), Guirado (Paenga-amosa, 49), Lamositele (Rodgers, 63). BORDEAUX-BÈGLES : Buros – Cordero (Jalibert, 69), Seuteni (Mori, 63), Moefana (Seuteni, 74), Lam - (o) Jalibert (Trinh-duc, 56), (m) Lucu - Diaby (cap.), Vergnes (Petti, 74), Petti (Roumat, 67) – Douglas (Picamoles, 49), Woki (Douglas, 67) – Cobilas (Tameifuna, 41), Maynadier (Dweba, 49), Paiva (Poirot, 56). Barrages TOULOUSE (4) LA ROCHELLE (5) BORDEAUX-B. (3) RACING 92 (6) 33 28 36 16 Demi-finales MONTPELLIER (2) BORDEAUX-B. (3) CASTRES (1) TOULOUSE (4) 24 18 19 10 Hier, à Nice Vendredi, à Nice Finale CASTRES (1) MONTPELLIER (2) vendredi 24 juin (20h45), stade de France