3e : Pradal sauve les meubles du camp Estrosi
À Nice, Philippe Pradal est le seul des trois candidats de la majorité présidentielle à sortir gagnant de cette bataille des législatives qui laissera des traces. Le novice Graig Monetti battu par Ciotti dans la 1re circonscription, Marine Brenier défaite dans la 5e, il est le dernier des Mohicans du camp Estrosi. Le seul à tirer son épingle du jeu : avec 57,44 % des voix, il devance largement son adversaire Nupes Enzo Giusti (42,56 %).
Il fait son entrée à l’assemblée
L’adjoint au maire de Nice en charge des finances, fidèle parmi les fidèles de Christian Estrosi, remporte la 3e circonscription qui s’étend du très bobo quartier de la Libération jusqu’à Falicon en passant par les plus populaires villes de La Trinité et Saint-andré-dela-roche. Il fait ainsi son entrée à l’assemblée nationale.
Sa victoire est-elle entachée par la défaite de ses « coéquipiers » niçois ?
« La gauche est implantée »
« Mon sentiment personnel est un petit peu peiné parce que ce sont des amis, ils ont fait une campagne magnifique. Il semble qu’il se soit dessiné dans les urnes toutes les oppositions à Emmanuel Macron », déplore l’ancien Républicain passé Horizons. Son succès, il le doit «àla qualité de la campagne conduite par les militants qui n’ont répondu à aucune des attaques. C’était une campagne digne qui s’appuyait sur mon expérience d’élu local depuis 2008, proche de la population sur un certain nombre de sujets et la volonté de continuer à toujours dire la vérité et à ne pas agiter de vaines promesses. Je n’ai en rien dévié de ma ligne de conduite pendant toute cette campagne. »
Une nouvelle marche pour cet homme discret. Mais une nouvelle (grosse) marche aussi pour son adversaire, le Nupes, et non moins discret, Enzo Giusti, qualifié surprise au deuxième round après le KO de l’extrême droite. A 33 ans, cet ingénieur, inconnu au bataillon politique jusqu’alors, retournera « bosser (aujourd’hui). » Petite déception, pincement hier soir, certes, pour celui qui aurait pu devenir un historique député de gauche dans la 3e. Mais, il donne dans le positif : « Quel que soit le score qu’on fait, la gauche est clairement installée et implantée dans les Alpes-maritimes. C’est une victoire pour nous. La lutte et le combat continuent. » Il prévient : « On ne va pas cesser d’interpeller les députés. La démocratie selon laquelle ils ont un blanc-seing, on n’en veut plus. On va demander des comptes à nos élus. »