Sur une autre planète
Bagnaia encore au tapis, Espargaro au pied du podium : éblouissant vainqueur devant le voisin Johann Zarco, outre-rhin, Fabio Quartararo fonce vers le titre.
Coup double azuréen en Saxe : Fabio Quartararo (Yamaha), solide leader du championnat de Motogp, a remporté hier le Grand Prix d’allemagne, devant son compatriote et voisin Johann Zarco (Ducatipramac).
Parti en deuxième position et impérial de bout en bout, Quartararo a pris l’avantage sur le poleman, l’italien Francesco Bagnaia (Ducati), dès les premiers tours de roue sur le court tracé du Sachsenring (3,7 km seulement), disputé dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.
Au prix d’un sacré effort physique : « J’ai été malade pendant tout le week-end et pendant la course je toussais un peu (...) mais je suis super content », a déclaré le Niçois. Contrairement à la plupart de ses rivaux, il avait misé sur un pneu arrière intermédiaire plutôt que dur, sur ce tracé très exigeant.
Par des températures caniculaires inhabituelles dans cette région de l’est de l’allemagne (36 degrés dans l’air et plus de 50 degrés sur la piste), qui ont davantage éprouvé les pilotes, le champion du monde en titre a en outre mis définitivement fin à l’hégémonie de l’espagnol Marc Marquez (Honda) qui, depuis 2013, s’imposait chaque année en Allemagne. Le sextuple champion du monde Motogp, opéré plus tôt dans le mois pour la quatrième fois au bras droit des suites d’une chute en 2020, est à nouveau hors-course, pour une durée indéterminée.
Zarco : « Fabio était tellement constant »
Cette victoire, sa troisième de la saison, permet aussi à Quartararo, champion sortant, de porter son avance à 34 points sur son poursuivant, l’espagnol Aleix Espargaro (Aprilia), quatrième à l’issue d’une intense lutte pour le podium avec Jack Miller (Ducati), qui finit troisième.
L’autralien, 6e sur la grille et sur le départ pour KTM la saison prochaine, avait pourtant écopé d’un « long tour » -- une trajectoire élargie dans un virage faisant office de pénalité -- après être tombé sous drapeau jaune la veille, lors des essais libres.
Un Français pouvant en cacher un autre, derrière Quartararo, Zarco signe lui une nouvelle deuxième place en catégorie reine. Quartararo et Zarco avaient déjà réalisé un doublé dans cet ordre lors du Grand Prix du Portugal en avril, ainsi qu’à Doha la saison dernière.
Hier, Zarco a surtout bénéficié des déboires de Bagnaia, qui a chuté au 3e tour, alors qu’il haussait le rythme pour tenter de revenir sur le champion du monde.
« Quand Pecco (Bagnaia, ndlr) a chuté, j’ai essayé de rester au contact avec Fabio, je voulais le rattraper parce que je savais qu’il avait le pneu médium (à l’arrière), peut-être que j’aurais pu avoir une chance à la fin, mais je n’ai pas pu », a expliqué le Cannois, éprouvé et toujours en quête de sa première victoire en Motogp.
« J’ai vraiment fait de mon mieux pour le suivre et essayer de le rattraper (...) mais Fabio était tellement constant », a aussi expliqué le Français, qui parle des derniers tours comme d’un « cauchemar, car c’était difficile de contrôler physiquement la moto sous la chaleur ».