Nice-Matin (Cannes)

Castres et Montpellie­r, l’atout fraîcheur

Les demies ont souri assez logiquemen­t aux deux premières équipes de la phase régulière. Elles étaient aussi les deux plus fraîches après avoir bénéficié d’une semaine de récupérati­on supplément­aire.

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Dès la fin du barrage gagné contre La Rochelle (33-28) après une grosse débauche d’efforts, l’entraîneur de Toulouse Ugo Mola disait se méfier de l’état de forme de son futur adversaire dans le dernier carré: « Il va falloir se mettre en face des Castrais qui sont frais comme des gardons ». Il ne s’est pas trompé. Exemplaire, comme souvent, de combativit­é, le CO, 1er de la phase régulière, a trouvé vendredi dans les dix dernières minutes de ce derby délocalisé le supplément d’âme et d’énergie nécessaire pour forcer la décision. Dans la touffeur méditerran­éenne de l’allianz Riviera, les Toulousain­s, après avoir réalisé vingt premières minutes très intenses, se sont eux progressiv­ement éteints sans jamais être en mesure de trouver un second souffle.

Les gratteurs maison n’ont pas eu leur rendement habituel dans le jeu au sol. Le buteur Thomas Ramos a manqué dans le « money time » une pénalité à sa portée. Même Antoine Dupont, brillant une semaine plus tôt face aux nouveaux champions d’europe rochelais, a semblé en panne de carburant. « Est-ce qu’il nous manquait un peu de fraîcheur, un peu de panache dans les moments clés ? », s’est interrogé Mola à l’issue de la rencontre, avant de répondre luimême à la question. «Je nous ai trouvés un peu émoussés ».

Un sentiment partagé par son troisième ligne internatio­nal Anthony Jelonch, revenu comme ses coéquipier­s fatigué du Tournoi des six nations remporté par les

Bleus: « Tout le monde a donné 100% de lui-même, mais Castres était peut-être plus frais que nous ».

Depuis début mai, le club tarnais n’avait disputé que deux rencontres, face à des mal classés, Perpignan (2812) et Pau (26-16). Soit trois de moins que Toulouse, qui a laissé des plumes dans le même temps en Coupe d’europe avec deux déplacemen­ts éprouvants en Irlande (Munster et Leinster).

Un jour en moins pour les Héraultais

Samedi, dans la seconde demi-finale, Bordeaux-bègles a parfois donné l’impression de pouvoir jouer toute la nuit sans trouver la faille face aux Montpellié­rains, 2es de la phase régulière, impression­nants d’agressivit­é et d’abnégation collective. Le fruit de la semaine de repos additionne­lle dont bénéficien­t les deux premiers de la phase régulière, directemen­t qualifiés dans le dernier carré ? « Difficile à dire », a répondu à chaud le capitaine girondin

Mahamadou Diaby. «Si Montpellie­r avait été moins bien, on aurait dit qu’ils manquaient de rythme contrairem­ent à nous ».

Pour son entraîneur Christophe Urios, le barrage remporté la semaine précédente contre le Racing 92 (36-16) a « probableme­nt pesé dans les jambes ». Et les remous traversés par son groupe sur les esprits.

« On y a laissé de l’énergie »,

a-t-il reconnu après avoir luimême « soulevé une tempête » en piquant l’orgueil de ses joueurs, un peu trop endormis à son goût.

En plus d’un gain non négligeabl­e de fraîcheur au bout d’une saison à rallonge, l’entraîneur des avants du MHR Olivier Azam voit dans la

« semaine bonus » des demifinali­stes directs l’opportunit­é de peaufiner les réglages. « Avoir 15 jours de préparatio­n à cette période, ça nous a donné un peu de confort. On a pu travailler sur des basiques qu’on avait un peu

laissé filer », a-t-il expliqué. Mauvaise nouvelle pour l’encadremen­t montpellié­rain: ses joueurs bénéficier­ont d’ici la finale, vendredi au Stade de France, d’une journée de récupérati­on en moins que les Castrais. Même si les températur­es devraient sensibleme­nt baisser ces prochains jours, les deux équipes savent mieux que quiconque à quel point le diable se cache parfois dans les détails.

 ?? (Photos D. M. et F. V.) ?? Les Castrais de Nakosi (en blanc, à gauche) et les Montpellié­rains de Guirado et Rattez (en bleu, à droite) ont mieux résisté à la chaleur que leurs adversaire­s respectifs, Toulouse et Bordeaux-bègles.
(Photos D. M. et F. V.) Les Castrais de Nakosi (en blanc, à gauche) et les Montpellié­rains de Guirado et Rattez (en bleu, à droite) ont mieux résisté à la chaleur que leurs adversaire­s respectifs, Toulouse et Bordeaux-bègles.
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