Soupe à la grimace au QG de Mion, douche de mousseux dans celui de Masson
Un cadre idyllique pour un résultat pas à la hauteur. Hier soir, la belle abbaye de La Colle-sur-loup recevait les soutiens du maire et candidat battu, Jean-bernard Mion. Peu après 20 heures, le principal intéressé arrive. Visage fermé malgré les sourires qu’il lance à ses proches. On le sent tendu. «On a les
résultats de La Colle », lance le maire à une poignée de personnes qui prennent connaissance des résultats nationaux à la télévision. Sans surprise, il arrive en tête dans sa commune. Quelques minutes après, ceux de Saint-paul-de-vence tombent : le candidat de la majorité présidentielle est aussi premier.
« Tout va se jouer à Cagnes-sur-mer »
Les espoirs sont là.
Ils vont pourtant être vite déçus par les bruits qui courent dans les jardins de l’abbaye. Certains trinquent en lançant : « Allez, on gagne ! », d’autres sont vissés à leur téléphone à la recherche des moindres estimations. « Ça ne sent pas bon, surtout à Saint-laurent-du-var », lance sa suppléante, Noëlle Barthelemy. Le scénario semble se confirmer dans la cité laurentine, le candidat frontiste est devant à Saint-laurent-du-var. Puis c’est au tour de Villeneuveloubet. Alors, tous ont le même espoir : « Tout va se jouer à Cagnes ».
Entre les murs en pierre de l’abbaye, on sert tout de même des petits fours mais le coeur n’y est pas. La cité de Renoir confirme la tendance : Bryan Masson l’emporte dans la plus grande ville de la circonscription.
« J’ai pleuré et j’ai appelé ma mère »
Peu avant 22 heures, c’est officiel : le candidat frontiste est élu député de la 6e circonscription. Il a d’ailleurs appris la nouvelle alors qu’il était sur le plateau de Nice-matin. Joseph Segura, le maire de Saint-laurent-duvar et directeur de campagne de Jean-bernard Mion, l’a appelé pour reconnaître la défaite du candidat de la majorité présidentielle. Au
Pourquoi pas, bar-restaurant du bord de mer à Cagnes-sur-mer, la joie des soutiens du Rassemblement
national déborde. Tous ont la flamme bleu marine dans le regard. « On ne savait pas comment allaient réagir les électeurs de Laurence Trastour-isnart. Au final, ça nous a permis d’envoyer un député patriote à l’assemblée nationale », confie son suppléant, Cyril Tribuiani. Dehors, sur la terrasse, des petits groupes se forment autour des tables. Pratiquement tous ont tracté aux côtés de Bryan Masson. La conseillère municipale d’opposition à Saintlaurent, Marie-france Corvest jubile : « Je suis heureuse, c’est mon poulain. »
Justement, son poulain arrive. La tournée des plateaux télé est terminée. On débouchonne une bouteille de mousseux et voilà un député fraîchement élu et complètement trempé. Le candidat victorieux se jette dans les bras de ses soutiens. Des étreintes chaleureuses. Il est ému. D’ailleurs, à ses proches qui lui demandent comment il a réagi, il glisse : « J’ai pleuré et j’ai appelé ma mère. »