Nice-Matin (Cannes)

Acquitté d’un meurtre, le Niçois Otom sort du silence

Accusé d’avoir tué sa compagne varoise aux Seychelles avant d’être innocenté par la justice, le graffeur niçois Thomas Debatisse s’est confié dans l’émission de TF1 « Sept à Huit ».

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Thomas Debatisse, alias Otom, a passé près d’un an en prison aux Seychelles. Accusé du meurtre de sa compagne, Emmanuel Badibanga, dans un Club Med de l’île, ce street-artist niçois de 35 ans a finalement été acquitté par la justice seychelloi­se après un procès sous haute tension. De retour en France, il s’est longuement confié dans l’émission « Sept à Huit » sur TF1.

« C’est la fin de l’humiliatio­n mais cela ne me ramènera pas ma femme. Ils m’ont enlevé mon deuil, le droit d’assister aux funéraille­s de ma femme, de lui rendre hommage », explique le graffeur qui a notamment livré sa version des faits.

Des disputes pendant un séjour digne « d’une lune de miel »

Otom raconte qu’emmanuelle et lui vivaient « comme une lune de miel » aux Seychelles. L’artiste avait été invité par le Club Med à réaliser une fresque comme il le fait souvent. « Le lieu est paradisiaq­ue, l’hôtel est paradisiaq­ue, l’île est paradisiaq­ue », décrit-il. Mais entre le jeune homme et sa compagne, l’ambiance se dégrade. D’après les informatio­ns de TF1, Emmanuelle lui reproche d’être trop charmeur avec les danseuses de l’hôtel. Des disputes éclatent. « Elle s’est isolée dans la chambre et je suis parti faire un tour. Quand j’ai voulu revenir pour faire la paix, j’ai voulu passer par la baie vitrée pour lui faire une surprise mais tout était fermé, raconte Otom. À travers la fenêtre, j’ai aperçu son corps dans une position anormale. J’ai tout de suite compris. » Le Niçois explique alors s’être précipité à l’intérieur et avoir tenté de la réanimer. En vain. Emmanuelle, 32 ans, est déclarée décédée à l’arrivée des secours. La cause ? Une pendaison, à l’accroche serviette de la salle de bains.

« Une injustice » pour les proches d’emmanuelle

L’enquête de la police seychelloi­se s’oriente rapidement vers la thèse du féminicide. « Je n’ai rien compris. J’ai été convoqué par la police qui m’a tout de suite demandé d’avouer. Ils m’ont dit qu’il savait que c’était moi. J’avais beau leur raconter ma version, leur demander de regarder les caméras de vidéosurve­illance. Ils me disaient : “On s’en fout, on sait que c’est toi” ». Incarcéré pendant près d’un an, Otom sera finalement jugé par un tribunal des Seychelles. Sa défense s’est appuyée sur une enquête française privilégia­nt l’hypothèse d’une pendaison et donc d’un suicide. Il sera acquitté et laissé libre. « Aujourd’hui je suis sorti de prison, j’ai été acquitté, j’ai été innocenté... Pour moi, c’est intolérabl­e que des gens puissent continuer à dire le contraire », réagit le Niçois.

Malgré son acquitteme­nt, la famille d’emmanuelle reste persuadée de la culpabilit­é d’otom, coupable, selon elle, d’avoir maquillé son meurtre en suicide. « C’est une énorme injustice », dénonce la soeur de cette Varoise, qui explique qu’otom avait régulièrem­ent des « excès de colère ».

L’acquitteme­nt du graffeur ne passe pas non plus auprès des amis de la jeune femme. « Il n’a pas supporté qu’elle le quitte. Il a beaucoup d’ego », détaille Ronan, son meilleur ami.

La famille de la victime a rendez-vous avec le procureur et espère apporter suffisamme­nt d’éléments pour obtenir l’ouverture d’un procès en France.

CANNES Un saisonnier mis en examen pour tentative d’homicide

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(Capture d’écran TF1) Thomas Debatisse, alias Otom, lors de son interview à TF1 ce week-end.

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