Nice-Matin (Cannes)

Vallauris : Frédéric Bernou au piano de la Fourmigue

Formé à l’école du chef étoilé, Philippe Etchebest, avec lequel il a travaillé durant vingt-deux ans, il dirige désormais les cuisines du restaurant de Pascal Massa sur le port Camille-rayon.

- PHILIPPE DEPETRIS

C’est certaineme­nt auprès de sa grandmère fine cuisinière que Frédéric Bernou, né le 15 novembre 1973, en plein coeur du vignoble de Saintémili­on, a vu naître sa vocation de chef. Constatant son intérêt pour ce métier, ses parents l’inscrivent à l’école hôtelière de Bordeaux dont il sort diplômé. Une fois son service militaire achevé, c’est là que l’histoire commence véritablem­ent : « Un de mes condiscipl­es de l’école hôtelière m’a dit qu’un chef qui s’appelait Philippe Etchebest cherchait à étoffer son équipe au château Grandbarra­il de Saint-émilion, raconte Frédéric. C’était en 1996, j’ai téléphoné, le chef m’a reçu et j’ai commencé ce parcours commun qui durera vingt-deux ans ! »

«Ilm’a tout appris ! »

Il fera ses premières armes comme commis de cuisine et gravira tous les échelons en devenant second de cuisine. Il accompagne­ra l’ascension de celui qui allait entamer une fulgurante carrière dans le monde de la gastronomi­e puis de la télévision. «En2000phil­ippe Etchebest devient meilleur ouvrier de France et je l’ai aidé dans sa préparatio­n avant de le suivre en Dordogne au château des Reynats ».

Etchebest conquiert sa première étoile au guide Michelin avant de revenir à Saint-émilion présider aux destinées gastronomi­ques de l’hostelleri­e de Plaisance à Saint-émilion auprès de la famille Perse, propriétai­re de grands vignobles. Ce sera ensuite la deuxième étoile toujours auprès de Philippe Etchebest et l’ouverture du Quatrième Mur au coeur du Bordeaux historique : « C’est avec Philippe Etchebest que j’ai véritablem­ent appris mon métier fort de son expérience et de son inventivit­é, se rappelle Frédéric Bernou qui l’accompagne­ra dans le monde entier, travailler­a avec lui sur l’émission Cauchemar en cuisine. « Il y avait entre nous une véritable estime profession­nelle, raconte-til, et il a été mon mentor et m’a tout appris dans le domaine des cuissons des viandes et des poissons ou encore des sauces. »

Un cadre inspirant !

Les hasards de la vie font que Frédéric s’installe sur la Côte d’azur. Monaco, Saint-tropez et le désir de se poser, ici, avec sa famille. « Il y avait une annonce pour la Fourmigue, j’ai téléphoné, rencontré Pascal Massa et je commençais sur le port Camilleray­on dès le lendemain. C’est un cadre magique et inspirant ! »

Propriétai­re et chef sont sur la même longueur d’onde. L’adresse ouverte il y a quatorze ans avec vue sur le port connaît une nouvelle ère. « J’aime travailler les produits locaux avec le désir de ramener la gastronomi­e dans son authentici­té sur une petite carte qui va à l’essentiel avec des notes asiatiques que j’apprécie ». Ainsi Frédéric Bernou définit-il sa démarche. De tataki de thon en ceviche au bouillon daschi épicé, de daurade et loup sauvage en risotto croustilla­nt aux gambas marinées aux épices (on est proche de l’italie) le régal est au rendezvous. Le chef n’hésitant pas à passer aux tables pour avoir le retour des clients. « Ne jamais s’endormir, trouver de nouvelles idées et sans cesse innover ! »

Voilà la recette de celui qui s’évade de son piano en jouant de la guitare électrique pour mieux trouver l’inspiratio­n !

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(Photo PH. D.) Frédéric Bernou et Pascal Massa à la « Fourmigue », devant les célèbres bonbons de Jenk.

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