Grenoble : le burkini restera bien interdit à la piscine En bref
Le Conseil d’état a désavoué hier la mairie de la commune iséroise, qui avait autorisé cette tenue de baignade très couvrante portée par certaines musulmanes.
Dans son ordonnance rendue hier, le Conseil d’état, plus haute juridiction administrative du pays, a confirmé la décision rendue en mai par le tribunal administratif de Grenoble, estimant que « contrairement à l’objectif affiché par la ville, l’adaptation du règlement intérieur de ses piscines ne visait qu’à autoriser le port du burkini afin de satisfaire une revendication de nature religieuse ». Cette « dérogation très ciblée » aux règles habituelles de port de tenues de bain près du corps édictées « pour des motifs d’hygiène et de sécurité » est, selon le juge, « de nature à affecter le bon fonctionnement du service public » et contraire à « l’égalité de traitement des usagers ».
Gérald Darmanin salue « une victoire pour toute la République »
Le nouveau règlement municipal, explique le Conseil d’état, porte donc « atteinte au principe de neutralité des services publics » .Leconseil municipal de Grenoble avait adopté mi-mai à une courte majorité cette disposition critiquée qui autorisait le burkini (sans le nommer).
Le ministère de l’intérieur, via la préfecture de l’isère, avait aussitôt déposé un « déféré laïcité », une procédure issue de la loi contre le « séparatisme » qui permet aux préfets de saisir le juge administratif d’un acte d’une collectivité locale jugé contraire aux principes de laïcité. Après la décision du Conseil d’état, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin a salué une « victoire pour la loi séparatisme, pour la laïcité, et au-delà, pour toute la République ». Il s’est également réjoui que la juridiction ait « sanctionné le communautarisme » du maire écologiste de Grenoble, Eric Piolle. La municipalité, elle, a affirmé « prendre acte de cette décision, tout en regrettant que le Conseil d’état lui prête des intentions qu’elle n’a pas ».
Le burkini avait déjà fait l’objet d’une polémique nationale à l’été 2016, quand une trentaine de villes en avaient interdit le port sur leurs plages. Avant que le Conseil d’état n’annule leurs décisions, jugées démesurées. « Le Conseil d’état ne remet nullement en cause l’interdiction d’interdire le port du burkini dans l’espace public qu’il avait posé en 2016 », a estimé l’avocat de la Ligue des droits de l’homme (LDH) Patrice Spinosi, qui avait plaidé pour l’autorisation du burkini au côté de la mairie de Grenoble. « Il se borne à préciser qu’un maire ne peut autoriser spécifiquement l’usage du burkini dans une piscine municipale tout en maintenant l’interdiction du port d’un maillot non moulant, a-t-il ajouté. Concrètement, cette décision concerne essentiellement la situation particulière de Grenoble et ne saurait être généralisée ».
Éric Ciotti veut « une interdiction clairement inscrite dans la loi »
Le nouveau règlement, qui permettait également la baignade seins nus pour les femmes, et les maillots anti-uv pour tous, avait déclenché une tempête politique. La droite et l’extrême droite avaient notamment à nouveau réclamé davantage d’« encadrement » du port du burkini via une loi. Après la décision, le député Les Républicains Éric Ciotti a demandé sur Twitter que son « interdiction soit clairement inscrite dans la loi ».
Nord : une septuagénaire tuée, son mari hospitalisé
Une femme de 78 ans a été découverte morte, poignardée de plusieurs coups de couteau, dimanche à son domicile de Lompret, près de Lille, après un appel de son époux de 82 ans, qui a affirmé l’avoir tuée. L’homme a été hospitalisé sous contrainte, son état de santé étant incompatible avec une garde à vue.
Escroquerie à la viande chevaline : jusqu’à trois ans de prison ferme requis
Jusqu’à cinq ans de prison dont deux avec sursis ont été requis par le procureur de la République hier à Marseille, contre dix-huit prévenus français, belges et néerlandais mis en cause dans une vaste affaire d’escroquerie à la viande chevaline. Il est reproché à ces maquignons, rabatteurs, vétérinaires et bouchers, d’avoir introduit dans la filière alimentaire des animaux impropres à la consommation au moyen de faux documents. Le procès doit se terminer vendredi.