Un trafic de stups gravitait-il autour d’une épicerie à Nice ?
Cannabis, cocaïne, ecstasy, MDMA… Ces produits stupéfiants ne figurent pas dans les rayons de cette épicerie, mais bien au menu de l’audience correctionnelle, lundi à Nice. Quatre prévenus comparaissent pour trafic de drogue. La police soupçonne l’épicerie en question d’avoir servi de point de deal. Écoutes, filatures… La sûreté départementale a mené l’enquête sur ce trafic de stups assez éclectique, avant d’interpeller les suspects le 14 juin. « Les perquisitions ont été fructueuses », remarque le président du tribunal, Alain Chemama. Les policiers ont saisi chez les prévenus plusieurs centaines de grammes d’herbe, de résine de cannabis et de cocaïne, de l’ecstasy, de la MDMA et du crack, ou encore un pistolet d’alarme et 22 000 euros. Ils ont aussi découvert dans l’épicerie quelques grammes de drogue, cinq bouteilles de protoxyde d’azote et 150 bouteilles d’alcool détenues sans autorisation.
« On est loin de ce qu’on peut penser »
En garde à vue, la plupart des suspects sont passés aux aveux. Parmi eux, deux frères âgés d’une trentaine d’années : le cadet gère l’épicerie, l’aîné y est employé polyvalent. Ce dernier l’assure : « Mon petit frère n’a rien à voir avec tout ça. » L’intéressé acquiesce, et refuse de voir son épicerie assimilée à un point de deal : « On est vraiment loin de ce qu’on peut penser. »
L’épicerie est-elle suspectée à tort, ou a-t-elle servi à vendre un peu plus que des produits de consommation courante ? Le tribunal statuera le 22 juillet, les prévenus ayant demandé un délai pour préparer leur défense. Comme l’avait requis la procureure Laura Goudé, trois d’entre eux patienteront en prison afin d’éviter tout « risque de concertation, de pressions et de réitération ». Le quatrième reste sous contrôle judiciaire. L’épicerie, elle, est dans l’attente d’une décision administrative.