Nice-Matin (Cannes)

« Un donneur sauve en moyenne trois vies »

Qui peut donner ses organes ? À qui ? Comment procède-t-on ? Hier, le centre hospitalie­r a mené une opération pour informer le public et encourager à exprimer sa volonté.

- ÉMILIE MOULIN emoulin@nicematin.fr

Un donneur sauve en moyenne trois vies. » Hier, pour marquer la journée du don d’organes et de tissus, le centre hospitalie­r est allé à la rencontre de son public pour parler, informer et rassurer sur ce sujet qui nous concerne tous.

Parce que oui : en France, avec le principe du consenteme­nt présumé, chaque individu est donneur sauf s’il exprime son refus à ses proches ou s’il s’inscrit sur le registre national des refus.

Mais quelles parties du corps sont concernées ? Qu’est-il possible de prélever mort ou vivant ? Dans quelles conditions ? L’occasion de faire le point.

5 700 greffes par an en France…

C’est peu alors que 21 500 malades sont dans le besoin, d’après l’agence de la biomédecin­e. Parmi les opérations, le rein est l’organe le plus greffé. Juste après : le foie, le coeur, les poumons, le pancréas et les intestins.

Du côté des tissus, il est possible de prélever la cornée, les valves, les tendons, les os, les ligaments, les veines et artères et la peau.

Le rein : que pour les proches

C’est le seul organe qu’il est possible de donner de son vivant. Mais pas pour n’importe qui ! Depuis la loi de bioéthique du 7 juillet 2011, une greffe de rein ne peut provenir que d’un proche de la famille (parents, grands-parents, enfants, oncles et tantes, cousins, conjoints) ou de toute personne justifiant d’une vie commune ou d’un lien affectif stable depuis au moins deux ans.

90 % des greffons issus de donneurs décédés

Pour pouvoir prélever des organes post mortem, il faut que le patient soit en état de mort encéphaliq­ue, que l’on appelle aussi mort cérébrale : le cerveau ne fonctionne plus, mais le coeur continue de battre. D’après l’agence de la biomédecin­e, cela ne représente que 9 décès sur 1 000.

C’est d’ailleurs pour contrer la pénurie de greffons que la loi a autorisé, en 2014, les prélèvemen­ts après arrêt cardiaque. Le centre hospitalie­r d’antibes était le premier établissem­ent du départemen­t habilité à le faire, dès 2019.

Pas d’âge pour donner

Jeune ou vieux… Ce n’est pas l’âge qui compte mais le bilan de santé général du donneur. Avant chaque interventi­on, le volontaire subit des examens cliniques, radiologiq­ues et biologique­s pour vérifier qu’il ne soit pas porteur d’une maladie transmissi­ble ou atteint d’un cancer.

Enfin, chaque don est anonyme (pour éviter les trafics), gratuit, et chacun est libre de choisir de ne donner que certains organes ou tissus…

Alors, exprimez-vous !

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(Photo CH d’antibes Juan-les-pins) Caroline Chevutschi, infirmière coordinatr­ice au service des prélèvemen­ts d’organes et de tissus à l’hôpital a mené l’opération de sensibilis­ation.

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