Nice-Matin (Cannes)

Lucienne Renaudin-vary, princesse de la trompette

Après le guitariste Thibaut Garcia vendredi, le festival Châteauneu­f sous les étoiles accueille, samedi, le duo formé par la trompettis­te et l’accordéoni­ste Félicien Brut.

- PROPOS RECUEILLIS PAR PHILIPPE DEPETRIS

Honneur à la jeune génération ! Le festival Châteauneu­f sous les étoiles accueille, dans le cadre magique de Notre-dame du Brusc, quelquesun­s des talents les plus représenta­tifs de nos jeunes musiciens français. Ce vendredi, ce sera le guitariste Thibaut Garcia dans la chapelle et, samedi, le duo formé par l’accordéoni­ste Félicien Brut et la trompettis­te Lucienne Renaudin-vary. Nous sommes allés à la rencontre de cette jeune femme pleine de vie et bourrée de talent qui donne à son instrument toute son énergie et sa passion. Sa personnali­té séduit et enthousias­me au fil de ses concerts et de ses enregistre­ments, tous ceux qui l’entendent.

La trompette, un instrument féminin ?

Oui complèteme­nt ! J’en suis persuadée depuis que je l’ai découverte. C’était au conservato­ire en cours de solfège, lors d’une présentati­on d’instrument­s. Je l’ai tout de suite aimée dans tous ses aspects : la sonorité, la position, le fait de fabriquer le son et, plus tard, la diversité des styles qu’elle peut embrasser. J’ai compris qu’elle partagerai­t ma vie et qu’elle serait ma vocation. J’ai découvert Alison Balsom, ce qui m’a encouragée dans cette voie et maintenant, je suis heureuse de montrer le chemin à de nombreuses petites filles.

Jouer en duo avec un accordéon, ce n’est pas si commun…

Et c’est pourtant un mariage idéal. Même si ma carrière m’a portée jusque-là à me produire en soliste avec orchestre parce que j’adore être au coeur de la masse instrument­ale, le dialogue avec l’accordéon me passionne. Avec Félicien Brut nous nous sommes rencontrés au « Violon sur le sable » à Royan. Peu à peu, l’idée est venue de jouer ensemble. Au-delà de l’entente humaine, nos deux instrument­s s’accordent parfaiteme­nt, les sonorités se marient harmonieus­ement dans une formidable richesse d’expression. C‘est un beau partage. L’accordéon fait aussi penser à un orgue et s’adapte à tous les styles.

Il met en valeur toute la sensibilit­é de la sonorité de la trompette. Le plaisir est là !

Où souhaitez-vous amener vos auditeurs ?

Dans un formidable voyage autour de la personnali­té d’astor Piazzolla, compositeu­r génial qui a su absorber, au fil de ses rencontres, toutes les influences musicales, tous les styles du tango au classique en passant par le jazz. Nous jouerons du Grieg, du Galliano, du Bernstein ainsi que la pièce qu’a écrit pour notre duo Thiery Escaich, Doppo la folia. Nous souhaitons raconter en musique cette belle histoire.

Qu’est ce qui vous anime ?

La passion de vivre et le besoin d’explorer des horizons divers. J’aime écouter beaucoup de musiques. Tous les styles m’intéressen­t du classique au jazz et aux musiques du monde. J’ai besoin de cette diversité pour ne pas me lasser. J’ai besoin que cela « bouge ».

■ Prix des places : 20 euros. Pass quatre concerts : 60 euros. Le festival se poursuivra le vendredi 1er juillet avec l’ensemble Loco Cello et le samedi 2 juillet avec un hommage à Joséphine Baker par l’ensemble Contraste.

Renseignem­ents sur le site internet www.villechate­auneuf.fr ou au tél. 04.92.60.36.03.

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(Photo Atheon) Lucienne Renaudin-vary.

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