Le Verdon un peu rassuré après le feu de Canjuers
L’incendie qui a ravagé 1 800 ha est maîtrisé et en passe d’être éteint. Le président du parc régional du Verdon a été convié à un point de la situation par le commandement du camp militaire.
Le parc naturel régional du Verdon, joyau environnemental du haut Var, a passé trois jours sous la menace des flammes. L’incendie qui a éclaté sur le camp militaire de Canjuers, provoquant des explosions de munitions, a fait rage à quelques petits kilomètres des gorges du Verdon (nos éditions précédentes). Les fumées s’élevaient, épaisses, formant « comme un brouillard sur la route des Crêtes », alors qu’on « bouffait des cendres à Rougon », près du Point-sublime.
Autant de hauts lieux touristiques, où l’incendie a ravivé le spectre d’une destruction de grande ampleur, dès lors que les flammes seraient sorties des limites du camp militaire.
« Notre inquiétude était que le feu bascule dans les gorges et vienne brûler la rive gauche, retrace Bernard Clap, le président du parc naturel régional du Verdon. En termes de paysages, c’est un site exceptionnel. Du point de vue environnemental aussi, c’est une richesse, un patrimoine naturel inégalé. »
« Limitation des tirs »
Forcément inquiet, alors que le feu a fait rage trois jours durant, Bernard Clap a été « agréablement surpris », quand il a été convié par le commandement du camp militaire à une sorte de point de situation, mardi en début d’après-midi. En présence de L’ONF, notamment. Le président du parc estime que c’est bien cette « casquette environnementale » qui lui a permis de bénéficier de ces explications, alors que, dans le même temps, plusieurs maires de communes limitrophes criaient au manque d’information flagrant de la part des militaires.
Le représentant du parc a été rassuré par les mesures prises par les armées, de façon préventive d’abord, et dans la lutte contre le feu, ensuite. « Dès le mois de mai, vu la sécheresse, les autorités militaires ont décidé de limiter les tirs, voire d’en arrêter certains, qui présentent davantage de risques. » Les mesures de précaution sont bien tangibles, selon ce qu’il a observé. « Ce qui m’a surtout soulagé, c’est de voir qu’ils [les militaires] intègrent les facteurs environnementaux. Cela n’aurait pas été le cas, il y a quarante ans », estime l’élu local (1).
L’efficacité des pompiers et des aéronefs de la sécurité civile est également soulignée.
S’il est parfaitement audible, ce message bute sur deux écueils. Pourquoi l’armée ne partage-t-elle pas les explications avec les maires alentour ? Et pourquoi refuset-elle toujours de dire elle-même, quelles sont ses modalités d’action, ses contraintes et les précautions prises, alors que tout un département appelle à les entendre. De nouveau joint par mail, le ministère n’a pas donné suite à nos demandes.
1. Il est premier adjoint au maire de Trigance.