Sécheresse : la crise gagne du terrain dans les Alpes-maritimes
Un nouveau comité ressources se tenait en préfecture hier après-midi.
Ironie du sort cette réunion consacrée à la sécheresse dont souffre le département depuis des mois avait lieu alors quelques gouttes de pluies s’abattaient sur le département. Pas de quoi compenser le déficit hydrique dans le département. Il est encore de 61 % en juin. En effet, les précipitations sont inférieures à la normale depuis août 2021.
Dans le même temps il n’aura jamais fait aussi chaud de mémoire de Météo-france. Un mélange détonnant qui risque d’assécher de nombreux cours d’eau. Dès la semaine dernière, les seuils de crise ont été atteints dans l’estéron. Et des mesures drastiques ont été imposées aux 26 communes de ce bassin-versant. Les professionnels sont censés réduire leurs consommations et prélèvements d’eau de 60 %.
Les particuliers, eux, n’ont plus le droit d’arroser leurs jardins, même la nuit, et sont invités à faire preuve de la plus grande parcimonie dans leurs usages. D’autres Azuréens pourraient bientôt être au même régime sec. Les services de l’état envisagent en effet de placer également en état de « crise » le bassin-versant de l’artuby, celui du Loup et de la Cagne ainsi que celui de la Roya.
Restrictions envisagées dans 35 communes
Trente-cinq communes de plus seraient soumises aux mêmes restrictions drastiques dans l’estéron. Dont des villes telles que Menton, Cagnes-sur-mer, Valbonne ou encore Villeneuve-loubet. Les autres bassins-versants du département pourraient quant à eux passer en alerte renforcée. Seul l’extrême ouest des Alpes-maritimes reste épargné au motif qu’il est alimenté par l’immense château d’eau que constitue le lac de Saint-cassien. Mais cette ressource souffre aussi et voit son niveau baisser de 5 cm par jour ! « Ce n’est qu’une question de temps pour que tout le département passe en crise », estime un des membres du comité ressources. Jean-philippe Frère, le président de la FDSEA 06, tire la sonnette d’alarme depuis le mois de mai, et préconise que soient « enfin organisées des grandes assises de l’eau pour ne plus avoir à gérer l’urgence et commencer à envisager comment, à l’avenir, nous allons gérer cette ressource devenue rare ».
Jean-luc Belliard, chef du pôle eau et environnement de la Chambre d’agriculture des Alpes-maritimes, confirme que le manque d’eau a également des incidences sur la faune sauvage : « On a constaté une surmortalité de chevreuil notamment, qui meurent noyés en tentant d’aller s’abreuver dans des canyons ». Le week-end dernier, ce sont les habitants de Villars-sur-var qui se sont vus interdire de boire l’eau du robinet. La pénurie guetterait désormais d’autres communes telles que Castellar, La Penne, Ascros ou encore Saintantonin.