Nice-Matin (Cannes)

Sécheresse : la crise gagne du terrain dans les Alpes-maritimes

- ERIC GALLIANO

Un nouveau comité ressources se tenait en préfecture hier après-midi.

Ironie du sort cette réunion consacrée à la sécheresse dont souffre le départemen­t depuis des mois avait lieu alors quelques gouttes de pluies s’abattaient sur le départemen­t. Pas de quoi compenser le déficit hydrique dans le départemen­t. Il est encore de 61 % en juin. En effet, les précipitat­ions sont inférieure­s à la normale depuis août 2021.

Dans le même temps il n’aura jamais fait aussi chaud de mémoire de Météo-france. Un mélange détonnant qui risque d’assécher de nombreux cours d’eau. Dès la semaine dernière, les seuils de crise ont été atteints dans l’estéron. Et des mesures drastiques ont été imposées aux 26 communes de ce bassin-versant. Les profession­nels sont censés réduire leurs consommati­ons et prélèvemen­ts d’eau de 60 %.

Les particulie­rs, eux, n’ont plus le droit d’arroser leurs jardins, même la nuit, et sont invités à faire preuve de la plus grande parcimonie dans leurs usages. D’autres Azuréens pourraient bientôt être au même régime sec. Les services de l’état envisagent en effet de placer également en état de « crise » le bassin-versant de l’artuby, celui du Loup et de la Cagne ainsi que celui de la Roya.

Restrictio­ns envisagées dans 35 communes

Trente-cinq communes de plus seraient soumises aux mêmes restrictio­ns drastiques dans l’estéron. Dont des villes telles que Menton, Cagnes-sur-mer, Valbonne ou encore Villeneuve-loubet. Les autres bassins-versants du départemen­t pourraient quant à eux passer en alerte renforcée. Seul l’extrême ouest des Alpes-maritimes reste épargné au motif qu’il est alimenté par l’immense château d’eau que constitue le lac de Saint-cassien. Mais cette ressource souffre aussi et voit son niveau baisser de 5 cm par jour ! « Ce n’est qu’une question de temps pour que tout le départemen­t passe en crise », estime un des membres du comité ressources. Jean-philippe Frère, le président de la FDSEA 06, tire la sonnette d’alarme depuis le mois de mai, et préconise que soient « enfin organisées des grandes assises de l’eau pour ne plus avoir à gérer l’urgence et commencer à envisager comment, à l’avenir, nous allons gérer cette ressource devenue rare ».

Jean-luc Belliard, chef du pôle eau et environnem­ent de la Chambre d’agricultur­e des Alpes-maritimes, confirme que le manque d’eau a également des incidences sur la faune sauvage : « On a constaté une surmortali­té de chevreuil notamment, qui meurent noyés en tentant d’aller s’abreuver dans des canyons ». Le week-end dernier, ce sont les habitants de Villars-sur-var qui se sont vus interdire de boire l’eau du robinet. La pénurie guetterait désormais d’autres communes telles que Castellar, La Penne, Ascros ou encore Saintanton­in.

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