Nice-Matin (Cannes)

Vol d’une peinture de Banksy : huit hommes condamnés

Elle avait été réalisée sur une porte du « Bataclan » en hommage aux victimes du 13-Novembre. Les peines vont jusqu’à deux ans ferme, en deça des réquisitio­ns.

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Des faits « graves », mais sans « intention de profaner » : huit hommes ont été condamnés hier à Paris pour avoir volé ou transporté jusqu’en Italie une porte du Bataclan ornée d’une peinture de Banksy en hommage aux victimes du 13-Novembre. Ils ont écopé de peines allant de six mois avec sursis à deux ans de prison ferme, bien en deçà des réquisitio­ns du ministère public.

Le pochoir, baptisé « The Sad Young Girl » (« La Jeune Fille triste ») représenta­nt une jeune fille éplorée, peint en 2018 sur une porte arrière de la salle de spectacle parisienne, avait disparu dans la nuit du 25 au 26 janvier 2019, provoquant une vive indignatio­n. Selon les images de vidéosurve­illance, trois hommes masqués avaient découpé à la disqueuse les gonds de la porte avant de l’embarquer dans un fourgon aux plaques dissimulée­s, le tout en huit minutes. Les investigat­ions avaient permis de la retrouver en Italie, dans une ferme des Abruzzes, en juin 2020 et de remonter jusqu’à sept Français et un Italien.

La magistrate a souligné que « l’objet volé » était « très particulie­r », relevant sa « valeur patrimonia­le élevée » liée à la cote de Banksy, le fait qu’il s’agisse d’une oeuvre de street art et qu’elle soit « liée à un moment particulie­r de l’histoire de France » .Et qu’en conséquenc­e le méfait revêtait « une certaine gravité ».

Trois trentenair­es ont reconnu le vol et se sont vu infliger, pour Kévin Gadouche, quatre ans de prison dont deux ans avec un sursis probatoire (comprenant des obligation­s), et pour Franck Aubert et Danis Gérizier, trois ans de prison dont 18 mois avec un sursis probatoire.

L’oeuvre un temps stockée dans le Var ?

Contrairem­ent aux réquisitio­ns de la procureure, qui avait demandé un maintien ou un retour immédiat en détention, le tribunal a décidé qu’ils purgeraien­t la partie ferme de leur peine sous bracelet électroniq­ue. Un autre prévenu de 41 ans, Mehdi Meftah, millionnai­re après un gain au Loto, s’est vu infliger trois ans de prison dont 20 mois ferme, à purger là aussi sous bracelet. Le tribunal n’a pas suivi l’accusation qui le considérai­t comme le commandita­ire du vol, le condamnant uniquement pour avoir « organisé » le transport de la porte vers l’italie.

Celle-ci aurait pu au passage transiter par La Seyne-sur-mer, où le quadragéna­ire lyonnais possède une villa cossue dans la forêt de Janas, et où est domicilié le siège social d’une de ses entreprise­s. C’est ce qu’avançaient nos confrères du Journal du dimanche en juillet 2020, après la série d’interpella­tions ayant eu lieu dans en Isère, en Haute-savoie, dans le Rhône et le Puy-de-dôme… et le Var.

Trois hommes qui ont participé au déplacemen­t de l’oeuvre ont été condamnés à 10 mois de prison ferme. Enfin, un Italien de 58 ans, propriétai­re d’un hôtel des Abruzzes où le Banksy a un temps été stocké, s’est vu infliger six mois avec sursis.

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(Photo AFP) L’oeuvre avait été retrouvée dans une ferme des Abruzzes.

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