Nice-Matin (Cannes)

IRONMAN DE NICE (FULL ET 70.3, DEMAIN) « Une histoire forte »

Les pros de retour, deux courses le même jour, des conditions sanitaires revenues à la normale... L’organisate­ur et ancien triathlète Yves Cordier promet une grande et belle fête demain. Un plateau de haut niveau

- LEANDRA IACONO

Yves, après deux années difficiles, on revient enfin à une organisati­on normale.

On retrouve le goût d’un évènement sans restrictio­ns Covid. Ça fait beaucoup de bien. L’an dernier, on était déjà satisfait mais on attend 5200 athlètes dimanche (lire demain). Ce qui n’est pas loin d’être un record. C’est la première fois qu’on réunit deux évènements le même jour sans que ça ne soit lié comme l’année dernière aux restrictio­ns sanitaires. Avoir autant de monde, c’est impression­nant. C’est aussi un challenge.

D’où est venue l’idée de rassembler le full Ironman et le 70.3 ?

C’est quelque chose qui va s’installer dans le temps, ça c’est sûr. On s’était dit qu’organiser un évènement en juin puis de refaire la même chose en septembre, c’était assez lourd logistique­ment avec toutes les mesures de sécurité. On a donc travaillé pour être prêt opérationn­ellement et sportiveme­nt à organiser une manifestat­ion de plus grande ampleur mais de même qualité. On veut faire une grande fête.

Sur les 5200 athlètes, plus de 2000 vont vivre leur premier Ironman.

On voit un nouveau public qui s’est organisé à faire ou refaire du sport pendant le confinemen­t. Les mentalités ont progressé. On est content. On va essayer de profiter du moment présent et de la chance de pouvoir faire les choses dans ces bonnes conditions.

L’hécatombe sur le tour de Suisse de cyclisme vous inquiète-t-elle pour la suite de la saison ?

Les équipes pro cyclistes vivent ensemble. Les athlètes qui viennent faire l’ironman sont indépendan­ts. Celui qui a le Covid reste chez lui et c’est tout. En étant malade, il ne pourra de toute façon pas concourir. C’est donc différent. Néanmoins, il faut être prudent sur les prochaines semaines. Eston en train d’apprendre à vivre avec le coronaviru­s ?

Est-il moins fort ? Je l’espère.

Le plateau est de grande qualité (voir ci-dessus). Peut-on espérer des records ?

Je ne suis pas très fan des records. L’essentiel, c’est que les athlètes nous fassent rêver, qu’il y ait une lutte jusqu’au bout. Les records, c’est plus dans les bassins et les stades. Ce qui est certain, c’est qu’avec les trois garçons que je vous ai cités, ça va faire une sacrée partie de manivelle au niveau du vélo (rires).

Les conditions de course seront idéales ?

On aura la chance de ne pas être sur les chaleurs qu’on a connues la semaine dernière. 21-27 degrés, on y est habitués depuis plusieurs années. Du classique pour la fin juin. On a beaucoup de postes de ravitaille­ment. On n’attend ni chaleurs extrêmes, ni pollution. On n’est pas inquiet.

Il y a de plus en plus d’ironman partout dans le monde. Qu’est-ce qui rend celui de Nice si spécial ?

Chaque étape est particuliè­re. C’est le goût de chacun. Mais peu d’épreuves ont une histoire aussi forte avec le triathlon. La magie et tout le fantasme autour de la Côte d’azur y participen­t.

Absents l’an passé, les pros font leur grand retour. Yves Cordier présente les favoris et attend notamment une sacrée bataille sur la partie vélo.

«Onarudyvon­berg (lire notre édition d’hier) qui avait fait podium en 2019 sur le 70.3 et qui nous fait l’honneur de faire son premier Ironman distance complète ici à Nice. Il y a aussi Joe Skipper qui a fait un temps stratosphé­rique début juin (moins de 7h) sur une course de format Ironman mais avec des lièvres. Il a fait un 180km de vélo à plus de 55km/h de moyenne. On a hâte de voir ce qu’il va faire ici ». Dans «ce trio explosif », le directeur de l’épreuve niçoise cite également « Cameron Wurf, cycliste profession­nel dans l’équipe Ineos, qui fait régulièrem­ent des Ironman. Il s’entraîne souvent ici. » Chez les Français, il faudra compter avec William Mennesson « qui fait de grandes performanc­es au niveau mondial, sans oublier les deux locaux Vincent Terrier et Thomas Navarro de Nissa Triathlon. »

L’année de Manon Genet ?

Chez les filles, « la Française Manon Genet sera à mon avis la grande favorite », pointe Yves Cordier. Ses principale­s concurrent­es devraient être l’ancienne championne du monde belge Alexandra Tondeur (2019) et la star montante allemande Svenja Thoes « qui a aussi de sacrées références sur le circuit ». Mais sur une course aussi exigeante, « on peut toujours être surpris ».

Faire un Ironman est aussi un challenge familial. A Nice, sans doute plus qu’ailleurs, les athlètes en profitent pour passer troisquatr­e jours sympathiqu­es en famille.

Cette édition coïncide avec les 40 ans du triathlon à Nice. Une histoire à laquelle vous avez largement participé.

En 1982, dans le paysage mondial, il y avait Hawaï et Nice. L’américain Mark Allen qui titube à quelques mètres de l’arrivée, ce sont

des images qui ont marqué notre histoire. Dans les années 90, les Américains venaient et j’essayais tant bien que mal de les battre. On me parle souvent de ma deuxième place en 1992. Et puis sur l’ironman en luimême, on a aussi eu des coureurs de légende. Marcel Zamora qui a gagné cinq fois, Frederik Van Lierde aussi. Il n’y a pas une course qui a été moins belle qu’une autre. En tout cas, on se défonce pour faire toujours mieux.

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(Photo Frantz Bouton) Yves Cordier, ici l’an passé avec la médaille du finisher.

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