Nice-Matin (Cannes)

Trois moments clefs

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■ Gaëlle, victime défigurée et renaissant­e. En octobre, Gaëlle vient raconter son martyre du Bataclan, où elle a été frappée d’une balle qui lui a arraché la mâchoire. Elle raconte avoir subi depuis 2015 quelque 40 opérations chirurgica­les de reconstruc­tion. « Je me sens comme un patchwork, raboutée de partout. J’ai été victime de guerre entre Bastille et République ». Elle ne pleure pas pendant sa déposition et se dit «fière» de pouvoir désormais montrer son visage restauré.

■ Abdeslam parle enfin. En avril, Salah Abdeslam s’explique sur sa soirée du 13 novembre. Il raconte avoir déposé trois kamikazes au Stade de France, s’être rendu en voiture dans le nord de Paris, être entré dans un café pour y faire exploser sa ceinture, avant de renoncer. « J’ai vu ces gens en train de danser, rigoler. C’étaient des gens plus jeunes que moi, je ne voulais pas les tuer. J’ai renoncé par humanité, pas par peur. » L’accusation met en doute ce récit. Il nie et risque à l’adresse des victimes : « Vous avez la possibilit­é aujourd’hui de pardonner, d’avancer. Donnez-moi une chance de retrouver ma famille, les personnes que je chéris ».

« Jamais ! », entend-on dans le public.

■ La plaidoirie choc de Me Sorrentino. En juin, Me Adrien Sorrentino défend Abdellah Chouaa, qui risque six ans ferme pour avoir accompagné l’un des accusés, Mohamed Abrini, à l’aéroport pour un voyage en Turquie. Emblème d’une brillante jeune génération très représenté­e en défense, Me Sorrentino souligne que son client a dénoncé son propre frère à la police belge, ainsi qu’abrini. « On voudrait condamner un homme qui a dénoncé le terrorisme deux fois, c’est inacceptab­le, incompréhe­nsible. Moi-même, je n’en dors pas ! C’est un voyage en Absurdie ! »

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