La femme est l’avenir de l’homme

Emmanuel Macron a dû réviser son Jean Ferrat. En installant trois femmes à la tête de trois des plus hautes fonctions de l’exécutif, le président de la République met enfin en adéquation la parole et les actes, lui qui militait dès 2017 pour une plus juste parité en politique. Les trois guerrières qui l’entourent désormais – aux profils et sensibilités différents – pourraient bien donner du fil à retordre à la très masculine garde rapprochée du chef de l’etat. Faut-il voir dans la nomination-confirmation d’élisabeth Borne à Matignon, dans l’élection de Yaël Braun-pivet au perchoir et dans le choix d’aurore Bergé à la tête des députés marcheurs, une démarche de circonstance ? Le doit-on à la discrète influence de Brigitte Macron, dont on dit souvent qu’elle « sent » mieux battre le pouls de l’opinion publique que son président de mari ? Ou bien encore à quelques vieux renards de la macronie qui, avec vice, auraient poussé les candidatures de ces dames pour les envoyer au casse-pipe et mieux leur succéder ensuite ? S’il y a sûrement un peu de tout cela, ce serait faire injure à l’intelligence et àlacompétence de celles qui ont dorénavant pour tâche de concourir au redressement du pays. En lui donnant un nouveau cap pour l’une, en faisant vivre le débat parlementaire dans le respect des institutions pour l’autre, en disciplinant un groupe de députés qui ne doivent plus apparaître comme de simples « Playmobil » aux yeux des Français pour la dernière. Lourde tâche que ces trois femmes de caractère sont prêtes à relever. Chacune dans son style. Main de fer dans un gant de velours pour la (trop ?) technocrate Première ministre, plus en douceur pour la diplomate présidente de l’assemblée qui a su faire taire les oppositions à la commission des Lois. Toutes deux, plutôt classées à gauche, devront aussi jouer les bons offices auprès des députés écolos et socialistes Macron-compatibles. Quant à l’ancienne LR Aurore Bergé, elle devra chercher dans son ancien camp quelques alliés de circonstances pour trouver une majorité aujourd’hui toute relative. Pour Emmanuel Macron et ses « drôles de Dames », l’enjeu est de taille. Si la femme est l’avenir de l’homme, le trio Borne / Braun-pivet / Bergé tient en partie celui d’emmanuel Macron entre ses mains.

« Les trois guerrières qui l’entourent pourraient bien donner du fil à retordre à la très masculine garde rapprochée du chef de l’etat »