Nice-Matin (Cannes)

« Je peins avec des plantes des jardins de la ville »

Cyril Castro, qui expose actuelleme­nt à C’picaud, n’utilise pas de pinceau. Il peint avec des plantes inutilisée­s que lui livre la Ville de Cannes. Une palette faite de laurier, rose, citronnier ou figuier.

- LOUNA PEYCHER

Cyril Castro, aujourd’hui invalide suite à une grave maladie dont il ne veut même pas prononcer le nom, explique que chaque semaine, la Ville de Cannes lui livre des restes de plantes inutilisés. Laurier, rose, citronnier, figuier, romarin, ou encore palmier, certains disent de lui qu’il fait de la peinture vegan. Le peintre aime tous les arbustes mais son préféré reste le laurier qui est plus facile à manier. Une façon insolite de peindre une toile qui transforme les tableaux et leurs couleurs : « Les plantes transforme­nt la couleur initiale. Le lendemain, la peinture n’est pas encore sèche car les plantes dégagent un suc qui change la couleur. Par exemple, on peut penser qu’il y a beaucoup de noir sur cette toile, alors que je n’ai pas utilisé une goutte de peinture noire », explique-t-il en pointant du doigt l’une de ses oeuvres.

Voir la réalité dans l’abstrait

Le but, c’est que cela apaise, que cela interpelle l’âme. Je ne veux pas que les gens se posent des questions mais qu’ils y trouvent des réponses. Je ne veux pas que cela soit une prise de tête mais une prise de coeur », se confit-il. Son bonheur, voir et rendre les gens heureux. Un but difficile le concernant puisque peindre lui demande beaucoup d’efforts à cause de sa maladie. Néanmoins, c’est une victoire pour lui, les enfants adorent ses toiles et vouent une curiosité particuliè­re à ces dernières. « Je leur ai

«expliqué ce n’était que l’abstrait. À la fin, il y en a pleins qui m’ont dit que ce n’était pas abstrait car ils voyaient toutes sortes de choses, comme la mer ou des arbres. C’est une réflexion magnifique. C’est ça mon but. Que les gens voient la réalité dans l’abstrait. »

Des enfants qui encouragen­t le peintre à continuer. Un artiste qui encourage la jeune génération à peindre. Cyril s’inspire de la nature mais surtout de la nature faite avec la nature qui recrée une nature différente. Certaines des toiles sont à vendre et l’argent récolté sera reversé à l’associatio­n Adrien.

L’exposition CASTRO. est à retrouver à la C’picaud jusqu’au 1er octobre.

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(Photo L.P.) Cyril Castro devant sa toile préférée.
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