Quatre versions et quelques révélations
Quand la version originale de Starmania voit le jour en 1979, c’est un chanteur inconnu qui endosse le rôle de Johnny Roquefort. « J’aimerais mieux être un oiseau, j’suis mal dans ma peau… », lancera-t-il de sa voix haut perchée. Une voix qui deviendra la signature de Daniel Balavoine. À ses côtés, une chanteuse québécoise qui a «la tête qui éclate » et qui « voudrait seulement dormir » : Fabienne Thibeault. Tous deux sont alors inconnus. C’est Starmania qui leur ouvrira les portes de la gloire. Un schéma qui va se répéter, grâce au succès grandissant du spectacle, qui va connaître quatre grandes versions et une multitude d’adaptations.
En 1988, une nouvelle version voit le jour, qui permettra de montrer au grand public les talents de la chanteuse belge Maurane et de Renaud
Hantson (qui jouera ensuite dans La Légende de Jimmy , et Notredame de Paris, deux autres spectacles musicaux de Luc Plamondon). Cinq ans plus tard, c’est au Théâtre Mogador que Starmania revient dans une troisième version, qui verra éclore les talents d’isabelle Boulay et de Bruno Pelletier (qui jouera également dans Notre-dame de Paris).
Inconnus, comme au début
Peu de temps avant sa mort brutale, Michel Berger aurait confié vouloir un jour une version symphonique de Starmania. C’est en 2004 que cette version verra le jour, pour les vingt-cinq ans de l’opéra rock.
Alors cette fois, que peut-on attendre de cette version dont n’a filtré aucun nom ? C’est précisément un retour aux racines qui est à prévoir. « On a mis trois ans à faire ce casting et on a bien fait. On n’a pas été à la facilité. On a fouillé toutes les boîtes de casting, tous les agents, Instagram de fond en comble. On a cherché partout pour trouver les interprètes qui comprennent cette musique, qui aient une singularité vocale, et accessoirement physique, pour porter les personnages. On a très vite évacué l’idée de mettre dans le casting quelqu’un de connu. On n’avait pas envie de faire de la com’ sur un nom. Certaines personnalités connues ont passé les auditions, parfois avec succès, mais on a trouvé plus intéressant de ne pas plaquer sur les personnages une histoire déjà existante. À sa sortie, Starmania était un objet atypique, dissident dans le monde musical français, alternatif. Et c’est précisément à cela que l’on veut revenir. »