Nice-Matin (Cannes)

Les salariés de Camaïeu inquiets pour leur avenir

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Pour les 2 600 salariés laissés sur le carreau par la liquidatio­n de Camaïeu, la course au reclasseme­nt s’engage dans l’inquiétude. Parmi ceux qui ont fondu en larmes ou laissé éclater leur colère à l’annonce de la liquidatio­n mercredi au tribunal de commerce de Lille, beaucoup ont fait l’essentiel de leur carrière chez le géant du prêt-à-porter féminin, fondé en 1984 à Roubaix.

« C’est très angoissant de se dire qu’à 53 ans, il va falloir refaire un CV, repartir dans une recherche d’emploi », confie Sandra Sarrouy, vendeuse dans un magasin de Millau depuis 1993. Elle envisage une reconversi­on : « À 53 ans, vous êtes moins décorative dans les magasins » .Mais « fragile sur l’informatiq­ue », elle devra se « mettre à niveau ». Pour ceux qui espèrent rester dans le même secteur, «ça va être compliqué, car le marché du prêt-à-porter est sous forte pression », pointe Adrien Guérin, analyste chez Scope Ratings, qui estime que les banquerout­es vont s’accélérer dans le secteur.

Mme Sarrouy s’inquiète surtout pour ses collègues de l’entrepôt. Plus âgés, plus usés par le travail, « beaucoup pourront traverser toutes les rues qu’ils veulent, ce sera compliqué pour eux », pointet-elle, en référence à la phrase lancée à un chômeur par Emmanuel Macron.

Le ministre délégué à l’industrie, Roland Lescure, a dit espérer des offres de reprise « qui pourraient être issues du processus de liquidatio­n » pour une partie des activités. Des reclasseme­nts pourraient aussi être envisagés au sein des autres enseignes de HBP – l’actionnair­e de Camaïeu qui l’avait repris en 2020 – parmi lesquelles Go Sport et la Grande Récré.

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(Photo AFP) Beaucoup d’employés ont fait l’essentiel de leur carrière au sein de l’enseigne.

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