Nice-Matin (Cannes)

Laurie Delhostal

ONDES POSITIVES

- MATHIEU FAURE mfaure@nicematin.fr

Après de nombreuses années de télévision, de Canal+ à Prime, la journalist­e s’est lancée dans la radio avec Le Club info en duo avec Victor Matet chaque dimanche soir sur Franceinfo.

Plus jeune, Laurie Delhostal se rêvait en présidente de la République. Ou en avocate. Et puis finalement non. À 42 ans, celle qui a officié pendant de très nombreuses années sur Canal+ (Formule 1, football, handball) a décidé de se lancer sur les ondes. Depuis quelques semaines, en duo avec Victor Matet, elle anime Le Club info, chaque dimanche soir sur Franceinfo. Une émission de direct mais aussi de questionne­ment autour de l’actualité sportive au sens large. Il faut dire qu’avec le Mondial au Qatar, la Coupe du monde de rugby en France en 2023 et les J.O. de Paris en 2024 en ligne de mire, Le Club info a de quoi s’envoler.

C’est une rentrée particuliè­re pour vous, comment l’avez-vous vécue ?

Je suis sortie de ma zone de confort car ce n’est pas si souvent que l’on change de médias. On change de rédaction mais d’outils, moins souvent. J’avais, c’est vrai, une petite appréhensi­on pour cette rentrée car je ne maîtrisais pas forcément l’outil radio, mais ça me semblait une évidence d’être sur Franceinfo car j’ai toujours écouté cette station. Je me souviens être venue sur une matinale en tant qu’invitée et je me sentais bien dans cet environnem­ent, j’avais envie de revenir. (rires)

Qu’est-ce que

Le Club info

On garde le cadre classique de Franceinfo, puisqu’il y a des JT avec de l’actualité généralist­e, mais aussi des directs de sport car le dimanche soir est riche en football et rugby notamment. Mais on se permet le pas de côté pour aborder les enjeux du sport avec une autre réflexion, d’autres prismes. Récemment, on a pu aborder des sujets comme l’affaire Pogba, l’écorespons­abilité dans le football après les propos de Christophe Galtier, le procès Benjamin Mendy, etc.

? Comment avez-vous construit votre duo avec Victor Matet ?

Notre binôme s’écrit encore. On n’avait pas mis quelque chose de précis sur pied au départ, on se laisse porter. Victor incarne parfaiteme­nt L’ADN Franceinfo et moi, j’ai un regard plus sportif, car cela fait dix-huit ans que je suis journalist­e dans le sport, du coup on se complète bien.

Qu’est-ce qui vous a le plus impression­née dans votre découverte de la radio ?

C’est une immense mécanique de précision. C’est bête mais il faut être tout le temps à l’heure.

(rires) C’est une mécanique lourde dans le sens où je regarde constammen­t ma montre, je n’ai pas encore l’habitude. C’est différent de la télévision dans le timing, sans doute parce que c’est encore tout nouveau pour moi.

Je pensais que ça serait plus compliqué mais, comme je passe énormément de temps à écouter Franceinfo, j’avais déjà cette petite musique dans la tête. C’est important de s’adapter à son média, à son ton, je suis encore dans la surconcent­ration car je débute mais ça va se décanter avec le temps. Je pense que je vais avoir mon premier fou rire avant Noël, c’est souvent le signe que vous êtes détendue.

L’émission se projette aussi sur les événements sportifs majeurs qui arrivent, et ils sont nombreux, comment le vivezvous ?

La Coupe du monde au Qatar arrive très vite, ensuite il y aura la Coupe du monde de rugby en France en 2023, puis les Jeux Olympiques de Paris en 2024. On a un calendrier exceptionn­el, à la fois à court terme et moyen terme, on va enchaîner les événements majeurs et on s’interroge déjà sur les problémati­ques liées à ces grands tournois. Pour les J.O., on a la pastille “Demain les Jeux” de Théo Curin, par exemple.

Depuis votre départ de Canal+ en 2021, vous avez été sur Eurosport, La Chaîne L’équipe, Prime, qu’est-ce que cette période vous a apporté ?

J’ai acquis une forme de souplesse que je n’étais pas sûre d’avoir. Ça m’a beaucoup plu de découvrir cette agilité et puis c’est toujours agréable de découvrir des nouvelles rédactions.

Vous êtes vice-présidente de L’UJSF (Union des journalist­es de sport en France) et fondatrice et co-présidente de Femmes journalist­es de sport (FJS), en quoi est-ce important ?

Il faut se serrer les coudes car c’est un milieu difficile, notamment pour les jeunes qui cherchent du travail. Il faut défendre notre profession, la mettre en valeur, féminiser le milieu, mettre en place une charte... Ça avance bien. Mais il faut se bouger. Un journalist­e sportif s’adresse souvent à des spécialist­es, il faut être précis, pointu. On peut facilement basculer dans une rédaction généralist­e après avoir fait du sport alors que l’inverse est plus compliqué.

« Je suis sortie de ma zone de confort car ce n’est pas si souvent que l’on change de médias »

Avez-vous déjà trouvé votre ton?

Le Club info, tous les dimanches de 21 h à minuit sur Radiofranc­e.

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(Photo Radio France/christophe Abramowitz) Laurie Delhostal présente Le club info chaque dimanche de 21 h à minuit avec Victor Matet.

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