Deux ans après Alex, les bénévoles toujours mobilisés
Une trentaine de membres des Week-ends Solidaires sont intervenus, hier à Valdeblore, pour un nouveau chantier au domicile de l’épouse du commandant Kohlhuber, emporté par la tempête.
W W «ES un jour… WES toujours ! » La trentaine de bénévoles des Weekends Solidaires reprend en choeur le slogan de l’association. Les nouveaux, dont c’est la première mission, ont été accueillis par des applaudissements. « C’est notre petit rituel », souffle Gil Marsala, le président de cet élan de solidarité qui s’est constitué au lendemain de la tempête Alex. Depuis, les Week-ends Solidaires ont réalisé des centaines de chantiers dans toutes les vallées dévastées.
Chacun s’attelle à sa tâche dans la bonne humeur
Hier, ils sont à nouveau à pied d’oeuvre à Valdeblore. « Il s’agit de remonter un mur en pierres sèches qui s’est effondré », annonce Francis « La dalle ». Les autres l’ont surnommé ainsi parce que cet ancien médecin militaire s’y connaît aussi en maçonnerie. Les tâches sont réparties. Chacun s’y attelle dans la bonne humeur. Les WES ressemblent à une petite armée bien rodée. Même si ce chantier-là n’est pas tout à fait comme les autres. Pas seulement parce que nous sommes à la veille de commémorer les deux ans du passage d’alex. Aussi, parce que ce samedi à Valdeblore, nous sommes devant la maison qu’occupait le commandant Bruno Kohlhuber, l’un des deux sapeurspompiers emportés par la tempête. C’est le mur d’enceinte de sa propriété que l’association est venue reconstruire. Carine, sa veuve, est là pour les accueillir. Les bénévoles l’entourent pour écouter les quelques mots qu’elle a décidé de prononcer. Même si Carine ne sait « pas trop par où commencer... » « Alors je vais juste vous dire merci », enchaîne-t-elle. Cette mère de famille avoue qu’elle a eu «un peu peur à l’idée de voir cette vague humaine » débouler chez elle.
Le « sourire » de la veuve du commandant
Elle a aussi « beaucoup pleuré avant leur arrivée », mais que pour elle, « il est important que tout le monde garde le sourire pour le reste de la journée ».
Carine, comme des dizaines d’autres personnes avant elle, ne sera pas déçue. Lorsque les WES se déplacent, ils n’amènent pas seulement leur force de travail ou l’expertise qu’ils ont acquise au fil des missions. Ils arrivent aussi avec leur bonne humeur. Cet état d’esprit qui, pour Gil Marsala, explique le succès de l’association et sa longévité. Le président sait qu’il reste beaucoup à faire. « Nous avons une quarantaine de chantiers programmés d’ici la fin de l’année. » Pour les mener à bien, les Week-end Solidaires peuvent compter sur les 1 500 bénévoles qui sont déjà venus au moins une fois les aider. «Et il en arrive encore des nouveaux chaque weekend », se félicite Gil Marsala, heureux de voir dans les rangs de l’association « des gens de tous milieux et de tous horizons ».
« On se rend utiles. Et ça aussi, ça fait du bien »
Francis, lui était donc médecin militaire. « Grand randonneur » aussi. « Face à un tel désastre », il ne pouvait pas rester les bras ballants. Lui qui vient d’une famille de petits paysans de l’aveyron, installé à Nice depuis 2009, a donc logiquement rejoint les WES. « Une association qui fédère les bonnes volontés d’un côté et les besoins de l’autre. » « Des particuliers qui aident des particuliers, résume Francis dit « La dalle », parce que l’argent public ne peut pas être utilisé pour financer des travaux chez des personnes privées. » Alors ce sont les bénévoles des Week-ends Solidaires qui s’y collent. « Il suffit de s’inscrire si on est disponible. Et si on ne l’est pas, personne ne vient vous demander des comptes. »
C’est l’état d’esprit qui a aussi séduit Charlotte, une assistante sociale de 36 ans qui a rejoint l’association il y a un an et demi maintenant : « Ça me fait du bien, confie-t-elle. Physiquement d’abord, parce que c’est du sport quand même, sourit-elle. Et puis parce qu’on fait des rencontres. On partage des choses qui nous rassemblent. On se rend utiles. Et ça aussi, ça fait du bien. »