Nice-Matin (Cannes)

Une maquette du Saint-suaire aux enchères

Découvert par hasard à Nice, l’exceptionn­el objet s’apprête à passer pour la première fois aux enchères.

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C’est une vente entièremen­t consacrée à une pièce exceptionn­elle qu’organise la maison Millon Riviera le 6 octobre prochain à Nice. A l’affiche de ces enchères uniques : une maquette du Saintsépul­cre de Jérusalem. «Elleaétére­découverte par hasard lors d’un inventaire à Nice », se réjouit maître Paulantoin­e Vergeau, commissair­e-priseur chez Millon Riviera. Daté de la fin du XVIIE siècle, l’objet en bois d’olivier, paré d’incrustati­ons de nacre et d’ébène, a été réalisé au sein des ateliers des Franciscai­ns de Jérusalem par de talentueux artisans palestinie­ns. Seule une trentaine de maquettes de ce type sont connues à ce jour. Louis XIV notamment en possédait une dans sa collection privée. « La très grande majorité d’entre elles sont conservées dans des musées ou des institutio­ns privées. La France en possède deux, l’une se trouve au Mucem de Marseille, l’autre au musée Sainte-croix de Poitiers », souligne maître Vergeau. Symbole vivant de la chrétienté en Terre Sainte, la « Basilique du Saintsépul­cre », également appelée « église de la Résurrecti­on », recueille sous ses murs le Golgotha – lieu du supplice du Christ ; la Pierre de l’onction – où son corps a été déposé ; son tombeau et le lieu de sa résurrecti­on appelé l’anastasis. Ce lieu emblématiq­ue est aujourd’hui réparti en six églises, dont l’eglise grecque orthodoxe, l’eglise catholique romaine et l’eglise apostoliqu­e arménienne. La maquette proposée à la vente révèle par un emboîtage savant et précis, différente­s chapelles, cryptes et autres parties cachées sous la coupole de l’édifice. Sa particular­ité : on y découvre un décor unique de semis de fleurs-de-lys, probableme­nt une demande de son commandita­ire qui devait être un important personnage français. Détenu dans la même famille depuis son acquisitio­n, la trace de l’appartenan­ce de l’objet remonte au XVIIIE siècle. Son plus ancien propriétai­re était ainsi un certain Philippe Gilles (1685-1750), un aristocrat­e catholique d’amsterdam. L’estimation actuelle est située entre 12 000 et 15 000 euros, mais la maquette pourrait atteindre davantage. « C’est une pièce en bon état, qui possède encore son écrin de protection. Elle est inédite sur le marché de l’art et n’a jamais connu le feu des enchères », précise maître Paul-antoine Vergeau. Une oeuvre historique qui pourrait bien rejoindre d’ici quelques semaines les collection­s d’un musée, ou devenir une pièce de choix dans la collection d’un particulie­r.

 ?? ?? Maquette du Saint Sépulcre. Bethléem, seconde moitié du XVIIE siècle. Bois d’olivier, nacre, ivoire, os. Estimation : 12 000 15 000 €.
Maquette du Saint Sépulcre. Bethléem, seconde moitié du XVIIE siècle. Bois d’olivier, nacre, ivoire, os. Estimation : 12 000 15 000 €.

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