« Je vomis, je perds du poids, c’est normal. Non, ce n’est pas normal ! »
« C’est terrible d’entendre des patients témoigner : “je vomis avec la chimio, je perds du poids, mais c’est normal.” Non ce n’est pas normal, on peut les aider ! » Le Dr Caroline Astier dirige le DESSCO. À la fois spécialiste de la prise en charge de la douleur (algologue), médecin de soins palliatifs et de soins de support, elle est chaque jour confrontée à des malades atteints de cancer et en souffrance physique, mais surtout psychique. « Pendant les traitements, et quel que soit le type de cancer, les personnes sont entourées, très sollicitées. Elles ont de nombreux rendez-vous médicaux, rencontrent beaucoup de soignants… Lorsque les traitements s’arrêtent, que ces rendez-vous s’espacent, elles éprouvent un profond sentiment d’abandon. » Et la détresse est encore accrue lorsqu’elles souffrent de séquelles physiques, psychiques voire sociales, que le retour à l’emploi est compromis. Des situations qui sont loin d’être rares. «La majorité des personnes qui ont vécu l’épreuve d’un cancer souffre malheureusement de séquelles plusieurs mois, voire des années après la fin des traitements », confirme l’algologue. Selon le cancer, et les thérapeutiques, ces effets secondaires sont très variables : fatigue, douleurs au niveau des pieds et des mains, très grande fatigue, brûlures au niveau de la bouche, le goût qui tarde à revenir et nuit à l’appétit… Autant de troubles que la photobiomodulation notamment peut soulager, mais surtout qui appellent l’intervention d’équipes pluridisciplinaires et pas seulement médicales.
Il reste que « si la douleur et la fatigue sont les maux le plus souvent cités, c’est d’expérience la souffrance morale qui est au premier plan », conclut le Dr Astier.
Une douleur psychique plus difficile à exprimer lorsqu’on a vaincu la maladie et que l’environnement incite à « passer à autre chose ».