Nice : un revers et des regrets
Battu sur deux éclairs de Messi et Mbappé, le Gym a livré sa plus belle prestation du début de saison. Comme quoi Lucien Favre a encore des idées pour redresser la barre.
Le gros coup n’était pas loin. Un PSG sans grandes idées avait déjà dû s’en remettre à un coup de patte de Messi sur coup de pied arrêté pour ouvrir le score avant la pause. Puis bousculé, il a attendu l’entrée de Mbappé pour arracher la victoire à moins de dix minutes de la fin. Tellement frustrant. Car entretemps, c’est bien le Gym qui a été le plus séduisant au Parc des Princes. Face à l’adversaire le plus redoutable qu’ils auront à affronter toutes compétitions confondues, les Niçois ont sans aucun doute livré leur match le plus abouti de ce début de saison. Comme quoi Lucien Favre avait raison de toujours garder confiance en son équipe malgré les vents contraires et celui de la contestation qui a soufflé très fort durant la trêve. Le technicien suisse avait déjà pris le contrepied de la majorité des observateurs avec son plan de jeu d’avant-match des plus simplistes. «Il faut jouer » avait clamé le Suisse avec beaucoup de culot. Son équipe en a eu autant pour confisquer le ballon au futur champion de France pendant toute la seconde mi-temps (52 %). Les vingt premières minutes étaient déjà de bonne facture dans le pressing et le placement, mais les Aiglons ont rajouté du liant balle au pied et du talent pour égaliser et mettre carrément l’ogre parisien sur le reculoir plus d’une demi-heure durant.
Atal, Lemina et Diop au top
Avec Atal, Lemina et Diop en chefs de file, le collectif azuréen avait enfin fière allure sur une pelouse de Ligue 1. Si la trêve internationale avait sûrement bouffé quelques barres d’énergie à Neymar, Messi et Mbappé, elle a rechargé la confiance de l’algérien, buteur en début de semaine et passeur décisif hier soir. Après un petit pont sur Neymar en apéro, Atal a mis Bernat dans sa poche pour régaler Laborde au comptoir. La seconde période venait de débuter mais le leader parisien ne semblait pas être revenu des vestiaires après une première mitemps déjà traversée au petit trot. Lemina dominait avec autorité les duels, Diop fluidifiait et accélérait les offensives et Laborde s’est senti enfin moins seul. Lui aussi a été récompensé de ses appels incessants et de cette faculté à ne jamais rechigner devant l’effort. Un autre choix judicieux de Lucien Favre, qui avait décidé de laisser Delort sur le banc pour les retrouvailles avec Galtier. Lulu avait également décidé de s’appuyer sur une défense à trois recomposée autour d’un revenant, Rosario, et de miser sur la qualité technique de ses ‘’British’’ (Ramsey et Barkley). Pas des mauvaises idées non plus, mais l’intensité des courses est montée d’un cran avec la percussion de Thuram, entré à l’heure de jeu.
Un contenu qu’il faudra vite capitaliser
Le Gym a été séduisant mais quand même battu, donc. Même fatigué et seulement entré en piste à l’heure de jeu, Mbappé a fini par tromper Schmeichel, qui l’avait écoeuré face au Danemark. Le Danois a été moins inspiré sur la relance qui précède le but en contraignant Bard, valeureux jusque-là, à relancer en une touche sous pression. Ça fait partie des erreurs qu’il faudra rapidement gommer sur les échéances à venir car la défaite sera bien moins acceptable face à Slovacko ou Troyes. Malgré les belles choses entrevues hier, le bilan comptable reste, lui, toujours inquiétant. Et le temps presse. Mais depuis hier soir, on se dit que la bête blessée bouge encore et que ce n’était pas forcément le coach le problème. Des promesses à vite capitaliser.