Jouer collectif pour la transition écologique
Si le golf est un sport individuel, ses acteurs ont décidé de jouer collectif pour relever le défi de la transition écologique. Dès son élection à la tête de la Fédération française de golf, en décembre 2020, Pascal Grizot en a fait un pilier de son mandat. Sylvianne Villaudière, sa viceprésidente, en est la preuve, puisqu’elle est spécialement en charge de la question. Elle participait récemment à la journée « Dialogue des territoires pour la transition écologique des golfs », au golf de Terre blanche à Tourrettes dans le Var. L’étape en Paca d’une tournée de sensibilisation commencée, elle aussi, avant les récriminations.
Polémique accélératrice ?
Les quelque 80 participants représentant 35 golfs sur les 51 que compte la région ont pu discuter de ce qu’ils mettent en oeuvre, des difficultés qu’ils rencontrent pour le faire, des aides auxquelles ils peuvent prétendre.
« Cet événement permet la solidarité : il faut que nous nous mettions tous ensemble pour faire que la communauté du golf avance » , assure Jean-yves Ortega, le président de la Ligue Paca.
Mais toutes les structures sont-elles prêtes à faire ces efforts ? « Tout le monde n’a pas pris le sujet par le même bout, reconnaît Sylvianne Villaudière. Certains ont été forts sur la gestion de l’eau en réalisant d’importants travaux : depuis 2015, une centaine de golfs ont dépensé plus de 25 millions d’euros dans l’amélioration des systèmes d’arrosage. D’autres sont meilleurs sur la question des gazons, employant des graminées moins gourmandes en eau. D’autres le sont sur la question des produits phytosanitaires. »
La vice-présidente de la Fédération explique ainsi que le rôle de la structure est de « faire en sorte que tout le monde monte sur tous ces sujets en même temps, car tout est lié ». Et la polémique, bien que considérée comme injuste par la filière, pourrait, admet la responsable, permettre d’aller encore plus vite.
Représentation mentale
De toute façon, « le changement climatique va se poursuivre, lance-t-elle. Or, un golf fonctionne avec la nature, c’est ça la beauté de ce sport. Il faut donc que nous soyons encore plus actifs ». Encore faut-il aussi convaincre les pratiquants. « Tout le monde doit changer de représentation mentale », confirme Sylvianne Villaudière. Et d’illustrer : « Il y a des graminées plus adaptées à la sécheresse, mais qui, tout en conservant une bonne qualité, jaunissent en été : il faut que les golfeurs s’y habituent et l’acceptent. » L’acceptation doit, selon la vice-présidente de la Fédération, venir aussi du grand public. C’est ainsi qu’elle égraine les bénéfices écologiques des golfs : barrières coupe-feu, rempart contre l’urbanisation ou l’artificialisation des sols… Pour le reste, et particulièrement l’épineuse question de la ressource en eau, la Fédération française de golf l’assure : « Des solutions existent. Certaines sont à notre portée. »