Dans la tourmente depuis des mois
En juillet, le parquet de Marseille a ouvert une information judiciaire à la suite des signalements de l’agence du médicament concernant L’IHU, du temps où il était dirigé Didier Raoult, notamment pour des faux en écriture. Cette information judiciaire fait suite à des signalements reçus en octobre 2021 et mai 2022 de L’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament).
Début septembre, l’inspection générale des affaires sociales (Igas) et son homologue pour l’enseignement supérieur et la recherche (IGESR) ont révélé « certaines pratiques médicales et scientifiques (...) ne respectant pas la réglementation en vigueur et pouvant générer un risque sanitaire pour les patients » ,des « dérives dans les pratiques de management pouvant générer harcèlement et mal-être au travail » et des « dérives dans la gouvernance », dont plusieurs pouvant « relever d’une qualification pénale ». Une dégradation progressive de la situation financière de l’établissement est aussi mentionnée.
Les ministres Sylvie Retailleau et François Braun avaient saisi le parquet de Marseille.
Dans sa réponse à l’igas et L’IGESR, Didier Raoult estimait que ce rapport « s’est principalement attelé à compiler des commentaires désobligeants contre le directeur de L’IHU-MI ». L’ancien directeur de L’IHU déplorait « une absence de distance de la mission qui s’apparente ainsi plus à une mission commando qu’à une inspection au service de l’état français. » Ce rapport, diligenté par l’exécutif, couvrait un champ plus large qu’un précédent, déjà cinglant, publié en février par l’agence du médicament qui avait déjà saisi la justice.
Hier, le JDD a révélé qu’en 2017, la plupart des dérives mises au jour par le rapport de septembre étaient déjà pointées dans un autre rapport, missionné par le ministère de l’enseignement supérieur et de la Recherche. Les autorités n’avaient pas réagi à l’époque.