Nice-Matin (Cannes)

Dans la tourmente depuis des mois

- ANTOINE LOUCHEZ alouchez@nicematin.fr

En juillet, le parquet de Marseille a ouvert une informatio­n judiciaire à la suite des signalemen­ts de l’agence du médicament concernant L’IHU, du temps où il était dirigé Didier Raoult, notamment pour des faux en écriture. Cette informatio­n judiciaire fait suite à des signalemen­ts reçus en octobre 2021 et mai 2022 de L’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament).

Début septembre, l’inspection générale des affaires sociales (Igas) et son homologue pour l’enseigneme­nt supérieur et la recherche (IGESR) ont révélé « certaines pratiques médicales et scientifiq­ues (...) ne respectant pas la réglementa­tion en vigueur et pouvant générer un risque sanitaire pour les patients » ,des « dérives dans les pratiques de management pouvant générer harcèlemen­t et mal-être au travail » et des « dérives dans la gouvernanc­e », dont plusieurs pouvant « relever d’une qualificat­ion pénale ». Une dégradatio­n progressiv­e de la situation financière de l’établissem­ent est aussi mentionnée.

Les ministres Sylvie Retailleau et François Braun avaient saisi le parquet de Marseille.

Dans sa réponse à l’igas et L’IGESR, Didier Raoult estimait que ce rapport « s’est principale­ment attelé à compiler des commentair­es désobligea­nts contre le directeur de L’IHU-MI ». L’ancien directeur de L’IHU déplorait « une absence de distance de la mission qui s’apparente ainsi plus à une mission commando qu’à une inspection au service de l’état français. » Ce rapport, diligenté par l’exécutif, couvrait un champ plus large qu’un précédent, déjà cinglant, publié en février par l’agence du médicament qui avait déjà saisi la justice.

Hier, le JDD a révélé qu’en 2017, la plupart des dérives mises au jour par le rapport de septembre étaient déjà pointées dans un autre rapport, missionné par le ministère de l’enseigneme­nt supérieur et de la Recherche. Les autorités n’avaient pas réagi à l’époque.

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