La première technopole d’europe tombe petit à petit dans le... panneau
Sophia Antipolis, technopole à la pointe de l’innovation ? Pas encore pour ce qui est du photovoltaïque, mais les choses semblent aller dans la bonne direction (1).
« On a commencé au niveau du bâti nous appartenant, présente le président de l’agglo, Jean Leonetti. Afin d’inciter les acteurs sophipolitains à développer des projets d’autoconsommation, la Casa, qui souhaite développer les énergies renouvelables et en particulier le solaire photovoltaïque, a souhaité équiper le bâtiment du Business pôle, sur la partie valbonnaise de la technopole. »
Favorable à cette technologie, surtout depuis que la rentabilité a progressé, l’élu préfère jouer la carte de l’incitation plutôt que celle de la coercition pour contribuer à son essor. « Il n’y a ni obligation ni contrainte. Et on incite à le faire sur les permis de construire. Nous, en tout cas, on va le faire sur tous nos nouveaux bâtiments. Par exemple, le pôle innovation, qui va se construire en face de Sophiatech, en bénéficiera. L’azurarena et, donc, le Business Pôle, en sont eux déjà équipés. »
François Moison, président de Valimmo Reim, est à l’origine de l’immeuble Aqueducs, à Sophia Antipolis. Équipé de panneaux photovoltaïques, sur son toit et son parking, ce bâtiment faisait encore figure d’ovni il n’y a pas si longtemps.
« Travailler dans ce bâtiment a un impact sur les charges que l’on paie, se félicite Hubert Terrier, locataire. C’est quelque chose que je recherchais au moment d’installer ma société à Sophia Antipolis. On avait visité pas mal d’endroits sur la technopole avant de choisir les Aqueducs. En fait, il y avait peu de bâtiments à Sophia Antipolis qui présentaient des qualités énergétiques. Les Aqueducs, c’est innovant au départ et encore aujourd’hui. »
«6 contre 20 ou 25 par m² et par an »
François Moison poursuit : « Au départ, on vendait l’électricité produite à EDF, dans le cadre légal. Puis, début 2010, on s’est rendu compte que cette ressource avait vraiment tout son sens dans les Alpes-maritimes. Et que comme l’électron est directement produit sur l’immeuble, il est plus logique de le mettre à disposition du locataire directement. On est donc allé plus loin avec l’autoconsommation. C’est-à-dire qu’on met cette électricité à disposition du locataire et qu’on l’intègre au loyer. In fine, on s’est dit que l’obligation d’achat était intéressante mais ne permettait pas, en l’état du cadre législatif, d’aller au bout des choses. En 2010 on a lancé des systèmes de pilotage et de batteries, grâce au « labo » qu’a été pour nous le bâtiment Aqueducs.
C’est un choix stratégique pour protéger nos locataires et faire face à l’augmentation des prix de l’énergie que l’on prévoyait et que l’on voit clairement aujourd’hui. En 2021, nos locataires étaient à 6 euros par m² et par an en termes consommation électrique. En comparaison, sur un immeuble classique, on est plus sur un tarif équivalent à 20 ou 25 euros par m² et par an. Les loyers étaient supérieurs au départ, donc on a eu des difficultés à louer nos locaux sophipolitains. Mais maintenant, ça a tout son sens. »