À Hyères, le retour de la production de sel se précise
Le salin des Pesquiers renoue avec le savoir-faire pour relancer une petite unité de production salinière. Dernière étape de restauration : l’aménagement, sur trois ans, de 21 bassins.
Les Hyérois qui ont toujours côtoyé la production salinière industrielle, arrêtée en 1995 au salin des Pesquiers, savent combien la mémoire du sel est étroitement liée à ce site remarquable de 550 hectares. Niché au coeur du double tombolo, dans le giron du Conservatoire du littoral, et géré par la Métropole Toulon-provence-méditerranée avec le soutien de la Ville, il est à jamais lié à cette activité ancestrale.
Pourquoi ?
Près de trente ans après l’arrêt de l’activité, réhabiliter et mettre en oeuvre une production à petite échelle « pour garder un savoirfaire patrimonial », rappelle le responsable des sites, Marc Simo, coulait de source. Et ce dans le cadre du plan de gestion du Conservatoire du littoral, pour répondre au principal enjeu : l’accueil du public curieux de découvrir au fil des visites guidées cette pratique débutée au XIXE siècle, et la préservation du patrimoine culturel. Pour preuve, l’intérêt suscité par le fait de repartir de la fête des Salins avec un petit sachet de fleur de sel récoltée pour l’occasion par l’équipe des salins d’hyères (Salin des Pesquiers et Vieux Salins). Quatre ans après avoir couché sur le papier le projet « de recréer un petit salin dans les grands » , les aménagements nécessaires à cette réhabilitation de la petite unité de production se poursuivent.
Elle sera concentrée sur une surface dédiée à la remise en sel d’environ une trentaine d’hectares : des échauffoirs d’environ 20 hectares et deux cristallisoirs de 3 et 3,5 hectares.
Après avoir effectué un certain nombre d’aménagements pour la remise en sel d’une partie du Salin des Pesquiers (lire notre encadré), les sept membres de l’équipe s’apprêtent à entrer dans la phase de la restauration qui va être la plus longue (trois ans). « Nous avons lancé un marché d’insertion et l’association de sauvegarde des forêts varoises a été retenue. Encadrée par l’équipe des salins d’hyères de la métropole, elle va effectuer la reprise des planchéiages des surfaces préparatoires pour faire évaporer l’eau », explique Marc Simo. Cela représente une surface de 30 hectares, soit 21 bassins à « planchéier ».
« Chaque bassin fait 100 m sur 80 m, donc cela fait 360 m linéaires de planchéiage par bassin, soit environ 2,5 km de planchéiage par série de sept bassins livrés », commente le responsable du site.
Sept bassins traités par an
Il faudra compter trois ans pour finaliser ces travaux, soit sept bassins par an. L’équipe des salins d’hyères mettra en place les ouvrages hydrauliques. « Avec deux canons prévus par bassin, il sera posé par nous environ une quarantaine de canons », précise Frédéric Siesse, responsable de la gestion hydraulique sur le site des Vieux Salins, et qui s’apprête à prendre le relais de Paul Simon sur le site des Pesquiers.
Le but, précise Marc Simo, est de « faire circuler l’eau pour la monter en salinité. Cette eau que l’on récupère au final de ces partènements (bassins) est ensuite envoyée sur les tables salantes. En ajoutant à ces métrés conséquents les aléas climatiques (intempéries) et le calendrier écologique comme, entre autres, la nidification qui peuvent ralentir les travaux, on comprend mieux le temps long nécessaire à la finalisation de ce projet », précise Marc Simo. Les amoureux du site sauront patienter.