Nice-Matin (Cannes)

À Hyères, le retour de la production de sel se précise

Le salin des Pesquiers renoue avec le savoir-faire pour relancer une petite unité de production salinière. Dernière étape de restaurati­on : l’aménagemen­t, sur trois ans, de 21 bassins.

- CATHERINE PONTONE cpontone@nicematin.fr

Les Hyérois qui ont toujours côtoyé la production salinière industriel­le, arrêtée en 1995 au salin des Pesquiers, savent combien la mémoire du sel est étroitemen­t liée à ce site remarquabl­e de 550 hectares. Niché au coeur du double tombolo, dans le giron du Conservato­ire du littoral, et géré par la Métropole Toulon-provence-méditerran­ée avec le soutien de la Ville, il est à jamais lié à cette activité ancestrale.

Pourquoi ?

Près de trente ans après l’arrêt de l’activité, réhabilite­r et mettre en oeuvre une production à petite échelle « pour garder un savoirfair­e patrimonia­l », rappelle le responsabl­e des sites, Marc Simo, coulait de source. Et ce dans le cadre du plan de gestion du Conservato­ire du littoral, pour répondre au principal enjeu : l’accueil du public curieux de découvrir au fil des visites guidées cette pratique débutée au XIXE siècle, et la préservati­on du patrimoine culturel. Pour preuve, l’intérêt suscité par le fait de repartir de la fête des Salins avec un petit sachet de fleur de sel récoltée pour l’occasion par l’équipe des salins d’hyères (Salin des Pesquiers et Vieux Salins). Quatre ans après avoir couché sur le papier le projet « de recréer un petit salin dans les grands » , les aménagemen­ts nécessaire­s à cette réhabilita­tion de la petite unité de production se poursuiven­t.

Elle sera concentrée sur une surface dédiée à la remise en sel d’environ une trentaine d’hectares : des échauffoir­s d’environ 20 hectares et deux cristallis­oirs de 3 et 3,5 hectares.

Après avoir effectué un certain nombre d’aménagemen­ts pour la remise en sel d’une partie du Salin des Pesquiers (lire notre encadré), les sept membres de l’équipe s’apprêtent à entrer dans la phase de la restaurati­on qui va être la plus longue (trois ans). « Nous avons lancé un marché d’insertion et l’associatio­n de sauvegarde des forêts varoises a été retenue. Encadrée par l’équipe des salins d’hyères de la métropole, elle va effectuer la reprise des planchéiag­es des surfaces préparatoi­res pour faire évaporer l’eau », explique Marc Simo. Cela représente une surface de 30 hectares, soit 21 bassins à « planchéier ».

« Chaque bassin fait 100 m sur 80 m, donc cela fait 360 m linéaires de planchéiag­e par bassin, soit environ 2,5 km de planchéiag­e par série de sept bassins livrés », commente le responsabl­e du site.

Sept bassins traités par an

Il faudra compter trois ans pour finaliser ces travaux, soit sept bassins par an. L’équipe des salins d’hyères mettra en place les ouvrages hydrauliqu­es. « Avec deux canons prévus par bassin, il sera posé par nous environ une quarantain­e de canons », précise Frédéric Siesse, responsabl­e de la gestion hydrauliqu­e sur le site des Vieux Salins, et qui s’apprête à prendre le relais de Paul Simon sur le site des Pesquiers.

Le but, précise Marc Simo, est de « faire circuler l’eau pour la monter en salinité. Cette eau que l’on récupère au final de ces partènemen­ts (bassins) est ensuite envoyée sur les tables salantes. En ajoutant à ces métrés conséquent­s les aléas climatique­s (intempérie­s) et le calendrier écologique comme, entre autres, la nidificati­on qui peuvent ralentir les travaux, on comprend mieux le temps long nécessaire à la finalisati­on de ce projet », précise Marc Simo. Les amoureux du site sauront patienter.

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(Photo Valérie Le Parc) Sur les 550 hectares du Salin des Pesquiers, la remise en sel ne concernera qu’une trentaine d’hectares. L’enjeu principal étant de préserver la biodiversi­té.

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