Nice-Matin (Cannes)

Chômage, budget, IVG... le Parlement fait sa rentrée

Le Parlement reprend à partir de ce lundi ses travaux dans les hémicycles. Au menu, l’explosive réforme de l’assurance chômage et la poudrière du budget.

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La rentrée du Parlement s’annonce brûlante, à l’assemblée nationale comme au Sénat.

Ukraine, chômage et sécurité

Dès ce lundi, après un débat sur l’ukraine, les députés commencero­nt par un projet de loi sensible sur l’assurance chômage. Ce texte vise dans un premier temps à prolonger les règles issues d’une réforme controvers­ée du précédent quinquenna­t, qui arrivent à échéance le 31 octobre.

Les débats promettent d’être houleux, car il contient aussi le prélude à une réforme déjà rejetée par les syndicats, la Nupes et le RN, mais auquel la droite ne devrait pas s’opposer. L’idée est de faire évoluer le nombre de mois requis pour accéder à l’indemnisat­ion, ou la durée de celle-ci, en fonction d’indicateur­s comme le taux de chômage par exemple.

De son côté, le Sénat, dominé par la droite, démarre par une semaine de débats, dont un d’actualité mercredi sur l’iran. Le premier projet de loi – d’orientatio­n et de programmat­ion du ministère de l’intérieur – sera examiné à partir du 11 octobre. Il prévoit 15 milliards d’euros supplément­aires de budget en cinq ans, et une augmentati­on de 8 500 postes de policiers et gendarmes. Le projet de loi assurance chômage arrivera à la chambre haute fin octobre. Les sénateurs auront également leur propre débat sur l’ukraine, le 26, mais ferrailler­ont d’abord sur la politique énergétiqu­e de la France, le 12 octobre.

Des budgets qui sentent la poudre

À l’assemblée, les députés enchaînero­nt le 10 octobre avec un projet de loi de programmat­ion des finances publiques, mais surtout avec un plat de résistance brûlant : le budget de l’état.

Un budget « à l’euro près » selon Bercy, qui entend contenir à 5 % du PIB le déficit public, malgré des perspectiv­es de croissance à 1 % en 2023, L’OCDE tablant même sur 0,6 %. Les opposition­s rejettent toutes le texte en l’état : trop dépensier pour la droite, pas assez protecteur pour la gauche, qui exige une taxation des superprofi­ts des grandes entreprise­s.

Le gouverneme­nt se prépare à devoir allumer la mèche du 49.3, pour faire passer le texte sans vote, ce qui lui vaudra des motions de censure promises par la gauche et le RN. Le même scénario pourrait se répéter sur le projet de budget de la Sécu, à compter du 20 octobre. La piste hautement inflammabl­e d’un amendement pour réformer les retraites cet automne s’est un peu refroidie, le gouverneme­nt annonçant une « consultati­on » en vue d’un texte avant « la fin de l’hiver ». Mais le report de l’âge de départ à 65 ans, cher à Emmanuel Macron, reste un casus belli. Les députés LFI refusent déjà de participer aux consultati­ons.

Le Sénat débattra lui à partir du 17 novembre du projet de loi de finances, après l’examen du budget de la Sécu dès le 7 novembre, à l’occasion duquel la majorité de droite compte bien mettre le dossier des retraites sur la table.

IVG, compte formation et cabinets de conseil

Pour un peu de concorde à l’assemblée, il faudra regarder la journée dédiée au groupe Modem le 6 octobre. Le groupe membre de la majorité proposera notamment d’interdire le démarchage des organismes de formation, et de limiter « l’engrillage­ment des espaces naturels », deux textes largement adoptés en commission.

Le Sénat, à l’origine d’un rapport explosif pendant la présidenti­elle sur les dépenses gouverneme­ntales en cabinets de conseil, examinera une propositio­n de loi transparti­sane pour encadrer ces prestation­s le 18 octobre.

Il planchera le même jour sur un texte LR contre les déserts médicaux, qui a anticipé la mesure proposée par le gouverneme­nt dans le budget de la Sécu. Enfin, sur le sujet de l’inscriptio­n du droit à L’IVG dans la Constituti­on, le Sénat ouvrira le bal dès le 19 octobre lors de la « niche » réservée aux écologiste­s.

Le texte est soutenu par les groupes de gauche et les représenta­nts de la majorité présidenti­elle, mais son adoption est loin d’être acquise dans un hémicycle dominé par la droite. Le sujet pourrait être également porté à l’assemblée par le groupe LFI le 24 novembre et/ou par le groupe Renaissanc­e quelques jours plus tard.

 ?? (Photo archives AFP) ?? Députés et sénateurs sont de retour sur les bancs de l’assemblée nationale et du Sénat aujourd’hui.
(Photo archives AFP) Députés et sénateurs sont de retour sur les bancs de l’assemblée nationale et du Sénat aujourd’hui.

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