Nice : le policier blessé par une pierre est sorti de l’hôpital
Lundi soir, un policier a été blessé alors qu’une patrouille tentait d’interpeller un dealer du quartier des Moulins. Les syndicats s’insurgent contre la banalisation des « caillassages ».
Un policier de la CDI (Compagnie départementale d’intervention) a été blessé lundi soir, vers 18 h 30, par une pierre alors qu’il tentait d’interpeller un vendeur de drogue, place des Amaryllis, dans le quartier des Moulins (nos éditions d’hier).
La patrouille, composée de neuf fonctionnaires, qui avait repéré « un charbonneur » (un petit revendeur de drogue), a été prise à partie par des dizaines d’individus. Des projectiles ont été lancés sur les policiers.
« Trois points de suture »
L’un d’eux, blessé au front et à la lèvre, a été évacué par les sapeurs-pompiers à l’hôpital alors que le suspect a profité des incidents pour prendre la fuite sous les vivats de jeunes témoins.
« Un traumatisme crânien a été diagnostiqué et notre collègue a reçu trois points de suture », indique Aurélia Milazzo, l’élue régionale du syndicat Alliance. « Agresser les forces de l’ordre, c’est s’attaquer à la République », martèle la syndicaliste, qui appelle
« une réponse pénale ferme ». Avant l’arrivée de renforts, les policiers n’ont pu utiliser leurs armes de défense en raison de la présence d’enfants.
Laurent Martin de Frémont, représentant du syndicat
àUnité SGP, monte également au créneau : « Tant qu’il n’y aura pas de réponse pénale à la hauteur des agressions commises, ces voyous auront un sentiment de toute-puissance. Un principe devrait s’appliquer : celui qui s’en prend à un policier doit être incarcéré. Cela devrait être la règle. On ne peut pas se contenter d’une peine d’intérêt général. Il faut prendre des décisions fortes pour ne pas se diriger vers la société du chaos. »
Dans un quartier dit de « reconquête républicaine », force est de constater qu’une simple interpellation peut vite dégénérer.
Ado blessé
Malgré la rénovation urbaine et une desserte par les transports publics de qualité (bus et tramway), l’économie de la drogue continue de prospérer dans ce quartier de l’ouest de la ville qui compte une dizaine de points de deal sur la cinquantaine recensée dans les Alpes-maritimes. Hier, vers midi, non loin du lieu des incidents de la veille au soir, un adolescent de 16 ans, qui refusait, d’après nos informations, d’être employé comme petit revendeur de drogue, a été blessé d’un coup de couteau à une cuisse. Souffrant d’une blessure superficielle, il a été transporté à l’hôpital Lenval par les secours.
Agression sexuelle d’une factrice : un individu en sursis
Une factrice en tournée dans le quartier des Moulins, distribuait le courrier au foyer Adoma quand un inconnu, le 21 juin, lui a agrippé les fesses. La victime s’est débattue et a trouvé refuge dans le bureau du directeur du foyer. Atef, l’auteur de l’agression sexuelle, un réfugié soudanais de 29 ans, a été interpellé en juillet. Le directeur venait de se plaindre à nouveau du comportement menaçant et insultant de ce perturbateur, qui n’est pas pensionnaire de l’établissement. L’individu avait notamment exhibé son anatomie.
Atef, coupable d’atteinte sexuelle, a été condamné lundi à six mois de prison avec sursis, une sanction assortie d’une période probatoire de deux ans avec une obligation de soins. Le prévenu est un cas embarrassant à plus d’un titre. En France depuis 2016, il aurait déposé deux demandes d’asile dont on ignore si elles ont été instruites. Trois psychiatres l’ont examiné et aucun ne partage le même avis sur sa santé mentale.
Déjà deux internements
Un expert a décrit Atef comme « cohérent et orienté ». Une nouvelle expertise a conclu à des anomalies mentales compatibles avec « un trouble psychotique décompensé » , et préconise un internement. Une troisième expertise a décrit « un état limite avec des éléments psychotiques qui expliquent ses troubles du comportement. » Elle a conclu à une altération du discernement.
« Est-ce que vous vous souvenez avoir été présent le 21 juin dans ce foyer ? », questionne Me Romain Guérinot, le conseil de la victime. Le prévenu l’admet mais nie tout geste déplacé. Atef a déjà séjourné à deux reprises à l’hôpital psychiatrique Sainte-marie. Condamné à Paris en 2018 pour une rébellion et un recel de vol, il a aussi tenté de rejoindre l’angleterre. Le procureur Thibault Rossignol s’inquiète et cite l’un des psychiatres : « Son état limite peut induire des comportements sexuels violents ». Il est aussi décrit comme « influençable. »
Le magistrat requiert un an d’emprisonnement, sanction qui comprend la révocation d’un sursis de quatre mois. Il demande aussi cinq ans d’interdiction du territoire. Le prévenu est ressorti libre.