Nice-Matin (Cannes)

Nice : le policier blessé par une pierre est sorti de l’hôpital

Lundi soir, un policier a été blessé alors qu’une patrouille tentait d’interpelle­r un dealer du quartier des Moulins. Les syndicats s’insurgent contre la banalisati­on des « caillassag­es ».

- CHRISTOPHE PERRIN CH. P.

Un policier de la CDI (Compagnie départemen­tale d’interventi­on) a été blessé lundi soir, vers 18 h 30, par une pierre alors qu’il tentait d’interpelle­r un vendeur de drogue, place des Amaryllis, dans le quartier des Moulins (nos éditions d’hier).

La patrouille, composée de neuf fonctionna­ires, qui avait repéré « un charbonneu­r » (un petit revendeur de drogue), a été prise à partie par des dizaines d’individus. Des projectile­s ont été lancés sur les policiers.

« Trois points de suture »

L’un d’eux, blessé au front et à la lèvre, a été évacué par les sapeurs-pompiers à l’hôpital alors que le suspect a profité des incidents pour prendre la fuite sous les vivats de jeunes témoins.

« Un traumatism­e crânien a été diagnostiq­ué et notre collègue a reçu trois points de suture », indique Aurélia Milazzo, l’élue régionale du syndicat Alliance. « Agresser les forces de l’ordre, c’est s’attaquer à la République », martèle la syndicalis­te, qui appelle

« une réponse pénale ferme ». Avant l’arrivée de renforts, les policiers n’ont pu utiliser leurs armes de défense en raison de la présence d’enfants.

Laurent Martin de Frémont, représenta­nt du syndicat

àUnité SGP, monte également au créneau : « Tant qu’il n’y aura pas de réponse pénale à la hauteur des agressions commises, ces voyous auront un sentiment de toute-puissance. Un principe devrait s’appliquer : celui qui s’en prend à un policier doit être incarcéré. Cela devrait être la règle. On ne peut pas se contenter d’une peine d’intérêt général. Il faut prendre des décisions fortes pour ne pas se diriger vers la société du chaos. »

Dans un quartier dit de « reconquête républicai­ne », force est de constater qu’une simple interpella­tion peut vite dégénérer.

Ado blessé

Malgré la rénovation urbaine et une desserte par les transports publics de qualité (bus et tramway), l’économie de la drogue continue de prospérer dans ce quartier de l’ouest de la ville qui compte une dizaine de points de deal sur la cinquantai­ne recensée dans les Alpes-maritimes. Hier, vers midi, non loin du lieu des incidents de la veille au soir, un adolescent de 16 ans, qui refusait, d’après nos informatio­ns, d’être employé comme petit revendeur de drogue, a été blessé d’un coup de couteau à une cuisse. Souffrant d’une blessure superficie­lle, il a été transporté à l’hôpital Lenval par les secours.

Agression sexuelle d’une factrice : un individu en sursis

Une factrice en tournée dans le quartier des Moulins, distribuai­t le courrier au foyer Adoma quand un inconnu, le 21 juin, lui a agrippé les fesses. La victime s’est débattue et a trouvé refuge dans le bureau du directeur du foyer. Atef, l’auteur de l’agression sexuelle, un réfugié soudanais de 29 ans, a été interpellé en juillet. Le directeur venait de se plaindre à nouveau du comporteme­nt menaçant et insultant de ce perturbate­ur, qui n’est pas pensionnai­re de l’établissem­ent. L’individu avait notamment exhibé son anatomie.

Atef, coupable d’atteinte sexuelle, a été condamné lundi à six mois de prison avec sursis, une sanction assortie d’une période probatoire de deux ans avec une obligation de soins. Le prévenu est un cas embarrassa­nt à plus d’un titre. En France depuis 2016, il aurait déposé deux demandes d’asile dont on ignore si elles ont été instruites. Trois psychiatre­s l’ont examiné et aucun ne partage le même avis sur sa santé mentale.

Déjà deux internemen­ts

Un expert a décrit Atef comme « cohérent et orienté ». Une nouvelle expertise a conclu à des anomalies mentales compatible­s avec « un trouble psychotiqu­e décompensé » , et préconise un internemen­t. Une troisième expertise a décrit « un état limite avec des éléments psychotiqu­es qui expliquent ses troubles du comporteme­nt. » Elle a conclu à une altération du discerneme­nt.

« Est-ce que vous vous souvenez avoir été présent le 21 juin dans ce foyer ? », questionne Me Romain Guérinot, le conseil de la victime. Le prévenu l’admet mais nie tout geste déplacé. Atef a déjà séjourné à deux reprises à l’hôpital psychiatri­que Sainte-marie. Condamné à Paris en 2018 pour une rébellion et un recel de vol, il a aussi tenté de rejoindre l’angleterre. Le procureur Thibault Rossignol s’inquiète et cite l’un des psychiatre­s : « Son état limite peut induire des comporteme­nts sexuels violents ». Il est aussi décrit comme « influençab­le. »

Le magistrat requiert un an d’emprisonne­ment, sanction qui comprend la révocation d’un sursis de quatre mois. Il demande aussi cinq ans d’interdicti­on du territoire. Le prévenu est ressorti libre.

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(Photos DR) Une pierre a blessé au front et à la lèvre un policier qui tentait d’interpelle­r un revendeur de drogue place des Amaryllis.
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