Le Niçois Lucas Bravo : « J’étais dans une autre dimension »
Le comédien niçois (et fils de l’ancien international de foot Daniel Bravo), révélé dans la série Netflix Emily In Paris, incarne le jeune amant de Julia Roberts et antagoniste de George Clooney dans Ticket To Paradise.
Comment avez-vous abordé ce personnage d’amoureux romantique ?
Il semble que Paul a vécu sa vie entière sans rencontrer de passes difficiles, de traumas. Il est innocent, très naïf. Je l’ai perçu comme un adolescent de 14 ans prisonnier d’un corps d’adulte. Je pouvais donc y aller à fond et, ce, d’autant plus que le réalisateur OI Parker m’a laissé de l’espace pour essayer des choses, voire improviser par moments. George et Julia m’aidaient à suivre mon instinct.
Je pense que nous avons créé ensemble des scènes assez folles. Au départ, le personnage n’était pas tout à fait façonné comme ça, mais dès la première scène, où Paul embrasse Georgia (Julia Roberts) dans l’avion, nous sommes partis dans un fou rire. OI a vu l’alchimie et nous a demandé de poursuivre dans cette voie.
Interpréter l’amant de Julia Roberts, un sentiment particulier ?
Disons que c’est étrange. Je viens tout juste de voir le film. Je réalise à peine ce qui arrive. En revanche, lorsque j’ai reçu l’appel pour me confirmer que j’avais le rôle, j’étais dans une autre dimension. Je ne l’ai dit à personne, pas même à mes parents. Je me suis juste concentré sur le travail et tout s’est déroulé en l’espace d’un clin d’oeil… Reposez-moi la même question dans quelques mois, je serai plus apte à répondre.
Julia Roberts et George Clooney vous ont-ils un peu guidé, avec leur expérience ?
Grâce à eux, j’ai réalisé ce que signifie véritablement être au service de quelqu’un. Lors de chaque scène, ils essayaient de me mettre dans la lumière tout en éprouvant euxmêmes du plaisir. Je n’avais jamais perçu cette facette du processus du jeu d’acteur. C’était enrichissant. Les voir tellement connectés à leur âme d’enfant alors qu’ils ont une telle expérience était inspirant. Et ce d’autant plus lorsqu’on pense à toutes les performances qu’ils ont produites au cours de leurs carrières.
Notre avis
Auteur du second volet de Mama Mia, où il arrivait à jouer avec les codes de la bluette, en assumant pleinement le côté carte postale voire factice des décors, OI Parker remet le couvert avec une nouvelle romance sans prise de tête. En dépit de la présence du couple George Clooney / Julia Roberts, complices dans leurs petites chamailleries, sa comédie de remariage peine à dégager une véritable personnalité et s’enlise dans le premier degré. Sous le soleil australien, les gentilles péripéties s’enchaînent sans grand entrain et le cinéaste, contrairement à sa précédente réalisation donc, reste à la surface des choses. Là également où on était en droit d’espérer une férocité façon Tanguy d’etienne Chatillez, avec un couple qui va crescendo dans la manipulation pour contrecarrer les plans de son enfant désormais adulte, il n’en est rien. Les mesquineries sont donc très sages : on vole une alliance qui sera vite remplacée, on tente d’être compréhensif, d’influencer le futur beaufils dans sa réflexion… le tout dans un rythme très années 1990.
Loin donc dans la forme, et même dans le fond, des productions modernes. De la même façon, les seconds rôles, si importants dans la romcom pour donner un surplus de fantaisie, manquent aussi de reliefs. De quoi laisser planer des regrets au vu du casting et de la beauté de cette île paradisiaque, pour le coup dépaysante.
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