Nice-Matin (Cannes)

« Une finale France - Suisse, je signe »

Federer ? Il te fait te sentir important”

- Entretien réalisé par Leandra IACONO Photos : Cyril Dodergny

quitter la Suisse pour l’allemagne. Au début, ça ne se passe pas bien, les résultats ne sont pas bons, puis je mets un doublé et je fais une ‘‘passe dé’’ contre Gladbach. Il y a un peu de soleil dans ta vie et le weekend d’après, tu te pètes. Ça, c’est un mauvais début de championna­t (rires).

Quelle a été votre première pensée ?

Que c’est lâche, faible de laisser tomber mon équipe alors qu’on est dans une phase compliquée. Je me suis senti inutile. C’était ça mon plus gros problème. Je ne pensais pas rester éloigné si longtemps des terrains (11 mois). J’ai mis beaucoup de temps à accepter ça.

C’est une vie totalement différente. Je ne savais pas quoi faire de mon temps libre. Il n’y a plus les matchs tous les trois jours, les voyages…

Qu’avez-vous appris de cette épreuve ?

J’ai compris la nécessité de prendre du temps pour soi, de ne pas vouloir à tout prix retrouver les mêmes sensations. J’ai eu une grave fracture, mon pied ne sera plus jamais comme il y a 7 ans. Il faut accepter ça. J’ai investi ce temps sans terrain pour apprendre à me préparer différemme­nt, faire les soins, manger correcteme­nt. J’en ai profité pour prendre soin de ma famille, aussi. Quand je suis revenu, je voulais jouer absolument tous les matchs, comme si je n’avais jamais été blessé. Je ne voulais pas être freiné alors que mon corps n’était pas encore capable d’enchaîner. Je suis content car aujourd’hui, je n’ai pas de problème et surtout j’ai l’esprit libéré.

Il paraît qu’un certain Roger Federer vous a aidé.

Roger, c’est notre président, il représente tout pour la Suisse (sourire). Il venait souvent voir les matchs quand je jouais à Bâle. Quand je l’ai croisé alors que j’étais blessé, il savait absolument tout de ce qui

Qui va faire la meilleure Coupe du monde, la France ou la Suisse ?

(Il hésite) Je signe tout de suite pour une finale France - Suisse, avec bien sûr une victoire de la Nati à la fin.

La qualificat­ion contre les Bleus à l’euro, c’est le plus beau souvenir de votre carrière ?

Avec la sélection oui. On savait que ce groupe avait des qualités mais ça nous a montré qu’on peut battre tout le monde, que tout est possible. On s’est souvent cassé les dents sur ce cap des huitièmes de finale. On avait été éliminés par la Suède, par la Pologne et là, on passe contre la France. Ce sont nos voisins, une des meilleures équipes du monde, l’un des grands favoris. C’était très spécial. Ça vient aussi du scénario. Il y a eu des renverseme­nts, la séance de penaltys, des émotions de fou. C’est le foot comme tout le monde l’aime. Malheureus­ement derrière, on est éliminés par l’espagne.

Malang (Sarr), Momo (Camara), Youssouf (Fofana), mais je m’entends très bien avec tout le monde.

Avec Wiss, on joue le même poste, du coup à l’entraîneme­nt, on est souvent dans le même coin. On a les mêmes idées, on veut marquer. C’est un vestiaire jeune, qui vit très bien. Nous les nouveaux, on a été super bien intégrés.

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