Ultra-violence à Nice : mystérieux marteau
Dans l’immeuble de la rue François-1er au centre-ville de Nice, le fracas d’une porte et la bagarre qui a suivi avaient provoqué un afflux d’appels au 17, le numéro de police secours, le 6 avril 2021, vers 21 heures. Abdelkrim, agressé à son domicile par deux hommes, présentait de multiples blessures : côte fracturée, plaies à la tête, hématome au bassin. Il expliquait avoir été frappé à coups de couteau et de marteau. Ce que démentent les deux prévenus Mickaël Sayari et Kevin Berkane, 29 ans, jugés par le tribunal correctionnel.
Certes, ils admettent avoir été violents mais sans avoir utilisé d’arme. « Je regrette énormément, j’ai mal agi », avoue Kevin Berkane.
« Pour une dette de 400 euros, c’est n’importe quoi. Il nous a poussés à la faute. On s’est laissé emporter. »
Sept ans requis
En réalité, le mobile de cette ultra-violence n’est toujours pas connu. « On n’aura jamais la vérité », se désole Me Morgane Oleksi, avocate qui représente la victime, absente au procès. La procureure Sandra Verbruggen requiert sept ans d’emprisonnement. Une sévérité très critiquée par les avocats de la défense, Me Arnoux et Me Sollacaro, qui déplorent à plusieurs reprises l’absence d’abdelkrim. « Sept ans requis ! J’aurais préféré plaider aux assises ! », s’insurge Me Paul Sollacaro, qui rappelle qu’une telle sanction est réservée aux agressions mortelles. Le président Hicham Melhem a déclaré coupable les deux prévenus de « violences volontaires ayant entraîné une interruption temporaire de travail supérieure à huit jours ».
L’usage d’une arme n’a pas été retenue; en revanche, les prévenus, en récidive légale, ont été condamnés à trois ans et demi prison, peine assortie d’un maintien en détention.