« Il faut arrêter de vendre des lapins en animalerie » Alpes-maritimes
Des associations de défense animale des tirent la sonnette d’alarme : les abandons de NAC ne baissent pas. Elles en appellent à un meilleur encadrement législatif.
Une, deux. Une, deux. Le petit nez de Pompon bouge non-stop. Un adorable mouvement qui fait lever les foules, battre les coeurs. « C’est très mignon, oui, mais ce n’est pas une peluche », rappelle Marie-france Montanera, référente locale de L214. Comme ses homologues, la représentante azuréenne de défense du vivant tire la sonnette d’alarme depuis son logement de Saint-jeannet : « Il y a trop d’abandons de lapins. C’est une catastrophe. »
Pas d’adoption, trop d’abandons
Il y a encore quelques mois, le grand public découvrait non sans étonnement l’existence d’îlots de lagomorphes à Antibes, Nice ou encore Cagnes-sur-mer. Un phénomène loin d’être marginal désormais. « Je reçois des appels tous les jours pour m’en signaler », soupire Marcella Auvare, de l’association Hello Médiation. Depuis 8 ans, cette Antiboise s’est engagée dans le sauvetage de ces boules de poils. Mais aujourd’hui, ça déborde. « Avant, je récupérais des animaux et rapidement des familles les adoptaient. Il y avait un équilibre. Là, plus personne n’en accueille chez soi. On doit faire face à des besoins massifs. » L’effet du confinement ?
« On avait déjà pris ce chemin avant. Mais effectivement, il y a eu clairement une accélération. Ce n’est pas facile de lutter : dans un magasin on peut en avoir un pour 35 à 60 €. Nous, on demande plus car cela comprend notamment la stérilisation. » Pour Laurie Bague, présidente de Rien que pour eux, il y a clairement urgence : « Il faut arrêter de vendre des lapins en animalerie, comme pour les chiens et les chats. Si les gens étaient obligés d’aller dans un élevage, la démarche serait différente. Cela freinerait les ventes compulsives. »
Un appel à un encadrement législatif renforcé (1), pour contenir ce que certains bénévoles n’hésitent pas à qualifier de « fléau ».
« Ils les déposent en pleine rue »
« On n’a rien contre les animaleries mais on doit assurer le service après-vente en quelque sorte », soutient la présidente de l’entité de Carros. Une fois acheté dans une telle enseigne, l’animal n’est pas repris : « Ensuite, on nous appelle pour les prendre. Sauf que nous, associations, n’avons plus de place ! C’est aussi notre devoir de prendre en charge correctement les NAC, on doit montrer l’exemple. »
Résultat des courses, Roger Rabbit, Panpan et Bugs Bunny se retrouvent sur le trottoir. Littéralement. « Soit les gens les lâchent comme ça dans le jardin de la résidence, soit ils déposent la cage en pleine rue. »
Les lapins se débrouillent comme ils peuvent. Bien souvent non stérilisés, ils pullulent. De manière anarchique. « À ce stade-là, cela ne peut plus être entièrement de notre ressort », soutient Marcella Auvare en prenant l’exemple de la stérilisation des chats par les communes: « Pourquoi ne pas étendre cette mesure ? En attendant, le problème empire. » Il est temps de réagir avant que les carottes ne soient cuites.