Nice-Matin (Cannes)

Jeanne Added

LE FEU ET LA GLACE

- Samedi 15 octobre à 20 h 30, au Zénith, dans le cadre du Festival Rade Side (avec Lucie Antunes). Tarifs 27 euros, réduits 21 à 24 euros. Rens. tandem83.com JIMMY BOURSICOT jboursicot@nicematin.fr A. MA. Opex. Arno. 10 titres. ([PIAS])

La scène, son lieu de vérité

« Ma pratique de la musique me permet d’être dans le vrai, dans la justesse. C’est pour ça qu’elle a été si importante dans ma vie, depuis toujours. C’est encore plus fort sur scène, l’endroit où il est possible d’être complèteme­nt soi. C’est mon truc merveilleu­x, ma chance inouïe qui continue d’être là », estime Jeanne Added.

Sortie d’une résidence à La Sirène, à La Rochelle, mi-septembre, elle a lancé une tournée qui passera notamment par Toulon, samedi 15 octobre. « Ce sera assez différent de ce qu’on faisait avant. On est sorti du côté noir et blanc, on a voulu aussi quelque chose de très léché pour les lumières. Et on sera aussi plus nombreux sur scène. »

Jeanne Added en concert à Toulon

Entre pop, cold wave, funk et house, la musicienne a choisi de ne pas choisir sur By Your Side. Un quatrième album sur lequel elle alterne aussi entre français et anglais. À découvrir sur scène le 15 octobre à Toulon.

Au commenceme­nt, il y avait le jazz. Puis un virage pop-rock, avec les morceaux raffinés et puissants de Radiate, salués par deux Victoires de la musique en 2019 (artiste interprète féminine et album rock). La vie et des envies nouvelles mènent aujourd’hui Jeanne Added sur un chemin encore moins balisé sur By Your Side. Le coeur toujours pop, elle convoque tour à tour Prince, Joni Mitchell ou Keith Jarrett comme aiguillons pour ce projet, sur lequel la Rémoise a constammen­t cherché l’équilibre entre maîtrise et lâcher prise, comme elle nous l’a expliqué au téléphone.

Appel d’air

Il y a deux ans, Jeanne Added avait sorti un EP baptisé Air. Une étape marquante pour elle, notamment parce qu’elle y chantait pour la première fois en français et s’y était offert quelques libertés. « J’avais voulu le présenter de manière un peu confidenti­elle. Je m’étais autorisée à laisser des plages instrument­ales plus longues que sur des chansons traditionn­elles, des trucs un peu plus étranges. Comme si, quelque part, je me mettais à faire exactement la musique que j’avais en tête. »

Science du groove

« J’avais produit cet EP toute seule et je crois que ça m’a donné plus de confiance », poursuit-elle. Pour By Your Side, elle a d’abord avancé en solo. « J’ai beaucoup travaillé sur les arrangemen­ts. Dans la compositio­n, je fais assez peu de piano-voix. Je pense toujours plus en tempos qu’en esthétique­s. Tous les morceaux commencent par l’écriture des grooves de batterie. » Puis Renaud Letang, réalisateu­r ayant oeuvré pour Alain Souchon, Oxmo Puccino, Feist ou encore Emilie Simon est entré dans la danse. Avec une boîte à rythmes Linn LM-1 chère à Prince, l’une des idoles de Jeanne Added. « C’était la bonne surprise de Renaud », sourit la chanteuse. « Et ces sons collaient à ceux que j’avais en tête en composant. »

Fulgurance­s

En passant d’une piste à l’autre sur l’album, on peut aussi bien se retrouver scotché par la basse sensuelle de Hey Boy que pétrifié par le synthé glacé d’au revoir. Un deuxième single en VF, comme son titre l’indique. «Les textes que je garde en français sont ceux qui sont venus très vite, d’un seul jet. Ça n’arrive pas si souvent. Une fois que le texte est là, les choses se passent facilement ensuite. Dans les bons moments, la nécessité dicte tout, elle ouvre toutes les portes. »

Paysages contrastés

Entre des titres comme Tree Song ou Only Truth, invitant à se lâcher sur le dancefloor, d’autres plus atmosphéri­ques (Antidote, Don’t Need To Belong ou It’s A Lie, placé en ouverture), les territoire­s semblent bien délimités. Même si Jeanne Added incite à tendre l’oreille plutôt deux fois qu’une. « Quand je commence un morceau, je pense plutôt à l’effet que je veux, si j’ai envie qu’il me brise le coeur ou qu’il me fasse danser. Après, il y a aussi des chansons très tristes qui sont chantées sur des rythmes d’enfants. »

le bel adieu d’arno

Opex, comme le quartier d’ostende, en Belgique, où Arno est né et où ses grands-parents tenaient un café. Comme une boucle à boucler pour le quinzième et dernier album du rocker, enregistré juste avant qu’il ne disparaiss­e, en avril dernier, à 72 ans. Dix titres posthumes que l’on découvre en ce début d’automne, forcément ému par cette voix d’outre-tombe. Rauque comme jamais. Mais on se laisse vite embarquer aussi, entre ballades lumineuses (La Vérité, Take Me Back) et blues rugueux (I Can’t Dance, Boulettes, One Night With You). Et les reprises La Paloma Adieu, en duo avec Mireille Mathieu, et Court-circuit dans mon esprit, avec le pianiste Sofiane Pamart, réussisent à faire passer du rire aux larmes.

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« Je pense toujours plus en tempos qu’en esthétique­s »

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