Hervé Segaud prend du galon au sein de FO
Tout en poursuivant ses fonctions, le surveillant pénitentiaire apporte son aide dans de nombreux établissements en France.
De délégué régional FO Pénitentiaire, le voici désormais secrétaire général adjoint FO Justice au niveau national. Une belle promotion pour le surveillant pénitentiaire Grassois (un poste qu’il conserve) qui aura en charge, entre autres, de l’aide aux recours juridiques pour les salariés de plusieurs établissements en France.
Le fruit d’un long travail au service de la défense des intérêts communs des salariés qu’hervé Segaud a maintes fois illustré. Notamment par ce coup d’éclat en 2018 où, pour dénoncer les violences et les insultes subies par les agents pénitentiaires au quotidien, il s’était enchaîné aux barreaux d’une porte à l’intérieur de la prison de Grasse.
« On peine à recruter »
Aujourd’hui, c’est du côté des annonces gouvernementales que les yeux d’hervé Segaud sont tournés. Plus précisément celles concernant le compte rendu des états généraux où il espère « une avancée indemnitaire ».
« Il y a un gros problème d’attractivité du métier, résume-t-il. Le salaire n’est pas à la hauteur et on n’arrive pas à garder les effectifs qui se tournent en général vers la police nationale ou le privé. De plus, on peine à recruter. Il y a 20 % de participants en moins aux concours de recrutement. »
L’élu syndical souhaite aussi l’instauration de la catégorie B pour les surveillants (ces derniers démarrent aujourd’hui en catégorie C, équivalent Smic) soit un alignement sur la police nationale, ainsi que l’allocation maîtrise (environ 300 euros).
Plus méfiant que confiant
Il réclame également plus de sécurité pour les surveillants pénitentiaires, en les équipant de bombes incapacitantes, de taser et en développant les brigades cynophiles avec des chiens de défense. « La question doit se poser dans les instances, précise-t-il. Il ne s’agit pas d’armer les surveillants pénitentiaires mais lorsque nous intervenons, nous devons avoir un effet dissuasif. »
Pour les annonces gouvernementales, Hervé Segaud est plus méfiant que confiant. « Le budget du ministère de la Justice a considérablement augmenté [de 8 %, le portant a 9,6 milliards d’euros Ndlr] mais chacun va vouloir sa part du gâteau. On ne veut pas être oublié. Les états généraux seront plus profitables à une réforme statutaire dans les années à venir. Mais tant que nous n’avons pas le détail, nous restons méfiants. »