Nice-Matin (Cannes)

Roschdy Zem

UNE FAMILLE PRESQUE EN OR

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Derrière ses lunettes de soleil et sa casquette gavroche, la grande silhouette de Roschdy Zem a quelque chose d’assez imposant. Dans les couloirs du Negresco, face à la promenade des Anglais, l’acteur de 57 ans a profité de l’avant-première de son sixième long-métrage présenté en marge du festival Cinéroman, Les Miens, pour se raconter un peu. Comme son nom l’indique, son film nous emmène au coeur d’une fratrie qui se déchire quand l’un d’entre-eux, victime d’une commotion cérébrale, perd tout filtre social. Ce frère, c’est Sami Bouajila et ce dernier a perdu toute émotion. Forcément, les non-dits familiaux, les tensions et les rancoeurs ressortent. L’amour aussi. Roschdy Zem, qui joue également dans son film, n’a pas choisi cette thématique par hasard car c’est aussi son histoire. « C’est un accident qui est arrivé à mon jeune frère. Il a chuté lourdement et a eu une commotion cérébrale qui a eu pour effet de changer complèteme­nt sa personnali­té, détaille Roschdy Zem. Quand on s’abîme le lobe frontal, on finit par ne plus avoir de filtre et on dit tout ce que l’on pense avec beaucoup d’agressivit­é. Il est devenu ce personnage odieux que l’on voit au début du film. » Pour raconter cette histoire de famille, Zem s’est associé à Maïwenn dans l’écriture du scénario, la réalisatri­ce de Polisse lui donne également la réplique à l’écran. Ce travail en binôme était nécessaire pour raconter cette affaire de famille à l’écran. Pudique et très protecteur de sa vie privée, Roschdy Zem a donc forcé sa nature pour dévoiler une part de son intimité sans filtre. « La grande difficulté, c’est de prendre la décision de se lancer. Une fois que c’est fait, bien aidé par Maïwenn, c’était un flux d’émotion à travers l’écriture que je voulais dévoiler, rembobine Roschdy Zem. Il y a aussi une démarche thérapeuti­que que j’assume. J’ai évoqué ce projet avec ma famille, ils étaient perplexes mais aussi excités. Ils ne liraient pas le scénario, ils ne verraient que le film final. C’était assez effrayant mais ça s’est très bien passé. »

« Une façon de me faire pardonner » L’acteur a présenté, hier, son dernier film en tant que réalisateu­r : Les Miens. Un film sur la famille, inspiré de sa propre histoire, et invité récemment en projection à la Mostra de Venise. Une vraie belle surprise.

Dans cette oeuvre autobiogra­phique romancée, Zem ne se ménage pas. Il campe Ryad, ce frère qui a très bien réussi sa vie, présentate­ur vedette d’une émission sportive sur Canal+, mais qui ne répond pas, ou peu, aux messages des siens. Aussi bien de ses frères, que de sa soeur ou de sa nièce. Il oublie. Il ne se rappelle plus. « Trop de travail », lance-t-il à un repas d’anniversai­re. Sa famille ne lui en veut pas vraiment. Elle comprend. Encaisse. Fait avec.

Il y a aussi Moussa, joué par Sami Bouajila, qui accepte tout et ne pense qu’à Nora, sa deuxième femme qui est en train de le quitter. Moussa va secouer sa famille après son accident cérébral. On retrouve aussi Samia, la seule soeur de la fratrie jouée par Meriem Serbah, qui s’occupe de tout et de tout le monde. Non loin, on retrouve Adil – Abel Jafri – taxi de profession

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