Nice-Matin (Cannes)

Le chiffre

- STÉPHANIE WIÉLÉ swiele@nicematin.fr 1. La loi du 30 juillet 2020 prévoit que l’accès à des sites pornograph­iques soit conditionn­é uniquement et simplement à une réponse positive à la question : « Avez-vous plus de 18 ans ? » 2. Chiffres du ministère de la

l’alcool ou à des drogues qui accroissen­t les sensations de plaisir. Dans ce cas, il est nécessaire de se faire aider afin de verbaliser sa souffrance et de trouver des solutions.

Comment prévenir ces dérives ?

Le plus important est d’éduquer les enfants à la sexualité très tôt et régulièrem­ent. Il est possible d’aborder ce sujet dès l’âge de 6 ans et des livres éducatifs existent. À mon sens, des cours d’éducation sexuelle devraient être proposées dès la primaire. En effet, vers 10-11 ans, l’enfant commence à avoir des réactions physiologi­ques. C’est le moment de parler des règles pour les filles et de l’érection pour le garçon. Si on éduque tôt les enfants, ils développer­ont des comporteme­nts sexuels choisis et éclairés.

L’exposition au porno est multiple et précoce mais en revanche – depuis près de vingt ans – l’âge moyen du premier rapport sexuel resterait constant en France. Selon les derniers chiffres de l’institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes), datant de 2010, il est de 17,4 ans pour les garçons et de 17,6 ans pour les filles.

« Il est difficile de savoir si ce chiffre est représenta­tif. En effet, les Français ne disent pas toujours la vérité car la sexualité reste un vrai tabou », nuance Claude Genna. et les raisons peuvent être multiples : est-ce lié à la peur des maladies ? Y a-t-il des problèmes d’orientatio­n sexuelle? Un désintérêt croissant pourlasédu­ction? », questionne Claude Genna. Pour le sexologue, une seule certitude : l’explosion des divertisse­ments en ligne (Instagram, Tik Tok, Netflix...), et notamment durant la période Covid, a clairement accentué l’isolement des jeunes. « De plus, notre société – fondée sur l’idée d’immédiatet­é – n’encourage pas les rencontres. Aujourd’hui, on peut assouvir une pulsion instantané­ment en regardant une vidéo. » Paradoxale­ment, cette baisse de désir chez les jeunes pourrait être une conséquenc­e du développem­ent... du porno.

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(Photo JFO) Selon le ministère de la Santé, 44 % des jeunes ayant des rapports sexuels reconnaiss­ent reproduire des pratiques qu’ils ont vues dans des vidéos.
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